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ZĀTI (1471-1546)

Considéré, avec Ahmet pasa (Aḥmad pacha), comme l'un des fondateurs de l'art poétique ottoman, Zāti a pourtant connu une bien moins grande notoriété que lui et a vécu très misérablement. Originaire de Balikesir, il n'a pu, à cause de sa surdité, exercer le métier de juge. Arrivé à Constantinople, il devient cordonnier puis commence à composer, vit en vendant ses œuvres et reçoit des dons des sultans Bāyazīd II, Selim Ier et Süleyman Ier. Pourtant cet argent ne suffit pas à le faire vivre ; il s'installe sur les places publiques, notamment devant la mosquée de Bāyazīd, pour pratiquer la géomancie. Autour de lui, un cercle se forme d'amis et d'admirateurs, dont Hayalī et le grand Bākī, qui viennent entendre ses poèmes. Poète lyrique passionné, débordant d'imagination, possédant à fond la langue et particulièrement doué pour la composition des maximes, Zāti est l'un des auteurs les plus féconds de la littérature classique. Il dit lui-même avoir composé mille six cents ghazals et plus de quatre cents qasidas ; on lui prête de plus nombreux ghazals encore, des centaines de ruba'iyyāt et un dīwān. Les négligences que comporte cette œuvre très abondante n'expliquent qu'en partie l'oubli relatif dans lequel est tombé Zāti, malgré le succès qu'il connut auprès de ses contemporains.

— Gayé PETEK-SALOM

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