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ZAYDIYYA

Membres de la secte shī‘ite des zaydiyya, qui tire son nom de Zayd b. ‘Alī, un ḥusaynide qui, en 740, se sépare à Kūfa des autres shī‘ites, les zāfiḍites. Contrairement à eux, il refuse de considérer les deux premiers califes comme des usurpateurs, mais pense néanmoins que l'imāmat revient de droit aux descendants d'‘Alī et de Fāṭima.

Ce qui distingue toutefois les zaydiyya des autres partisans de la famille du Prophète, c'est qu'ils soutiennent que le droit légitime au pouvoir doit être défendu par les armes. Ainsi, sous le califat d'al-Manṣūr, on peut signaler une insurrection zaydite, celle de deux descendants de Ḥasan b. ‘Alī, Muḥammad b. ‘Abd Allāh et de son frère Ibrāhīm, qui revendiquent le pouvoir par les armes. Vers 815 a lieu la première tentative d'implantation du zaydisme au Yémen, avec un ḥusaynide, Ibrāhīm b. Mūsā, surnommé le Boucher du fait des sanglants combats qu'il mène. Au ixe et au xe siècle, il y eut un émirat zaydite au Tabaristān, qui devait durer jusqu'en 1126, date à laquelle il succomba aux assauts des nizarites d'Alamūt. L'émirat zaydite le plus connu, qui a duré jusqu'à nos jours, est celui du Yémen. C'est un ḥasanide, Yaḥyā al-Hādī, qui, de 897 à 911, réussit à implanter le zaydisme dans ce pays, après s'être emparé de Ṣa‘da et du Nadjrān.

La doctrine politique du zaydisme est une combinaison des idées sunnites et shī‘ites : l'imām est désigné par un libre choix (ikhtiyār), mais ce choix doit s'enfermer dans la maison du Prophète : on doit choisir un descendant d'‘Alī et de Fāṭima, qui soit le meilleur, le plus capable de se faire reconnaître par la force. Le zaydisme est ainsi une forme militante du shī‘isme.

— Roger ARNALDEZ

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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