BRZEZINSKI ZBIGNIEW (1928-2017)
Politologue américain, spécialiste des relations internationales des États-Unis, Zbigniew Brzezinski fut le conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter de 1977 à 1981.
Zbigniew Kazimierz Brzezinski est né le 28 mars 1928 à Varsovie (Pologne). Son père, membre éminent du gouvernement polonais, est nommé ambassadeur au Canada en 1938. Lorsque les communistes, soutenus par les Soviétiques, renversent le gouvernement polonais en 1945, la famille Brzezinski se retrouve bloquée au Canada. Cet événement fait naître chez le jeune Zbigniew une hostilité profonde et durable à l’égard du communisme et du régime soviétique.
Après des études d’économie et de sciences politiques à l’université McGill à Montréal et à Harvard, où il soutient une thèse sur le totalitarisme soviétique, Brzezinski enseigne à Harvard et à l’université Columbia de New York. Durant les années 1960, il est également conseiller pour les affaires étrangères des présidents John F. Kennedy et Lyndon B. Johnson. Alors qu’il est le premier directeur (1973-1976) de la toute nouvelle Commission trilatérale, il fait la connaissance du gouverneur démocrate de Georgie Jimmy Carter, dont il devient le conseiller pour les affaires étrangères pendant sa campagne présidentielle. Une fois élu, le président Carter le nomme conseiller à la sécurité nationale, poste où il succède à Henry Kissinger.
L’équipe de Jimmy Carter chargée de la politique étrangère remporte plusieurs succès majeurs, auxquels Zbigniew Brzezinski est associé plus ou moins étroitement. Le premier d’entre eux reste la signature des accords de Camp David (septembre 1978), témoignant de l’engagement du président dans le conflit du Proche-Orient. Brzezinski aide également le président américain à renégocier le traité du canal de Panamá (ratifié en 1978) et à préparer la rétrocession du canal au Panamá. Dans la négociation des accords SALT II (signés en juin 1979) avec l’URSS sur la limitation des armements stratégiques, des dissensions entre sa position et celle du secrétaire d’État Cyrus Vance se font jour, Brzezinski souhaitant lier la question du désarmement au problème des droits de l’homme en URSS.
En outre, Brzezinski travaille au rapprochement des États-Unis avec la Chine qui se concrétise par l’ouverture, au début de 1979, de la première ambassade officielle des États-Unis dans la capitale chinoise depuis la prise du pouvoir par les communistes en 1949.
Il commet en revanche une erreur d’appréciation, en 1978, en préconisant le soutien inconditionnel des États-Unis au shah d’Iran. Malgré les doutes émis par les services secrets américains quant à la possibilité pour le shah de garder le pouvoir à l’issue de la révolution iranienne (1978-1979), Brzezinski persuade Jimmy Carter de rejeter les exigences de l’opposition. Par conséquent, après le renversement du régime, Washington n’a plus aucun contact avec les nouveaux leaders religieux iraniens, ce qui restreindra sérieusement ses options diplomatiques au moment de la crise des otages américains à Téhéran (1979-1981). La mauvaise gestion de cette crise est une des raisons de la défaite de Jimmy Carter à l’élection présidentielle de 1980.
Zbigniew Brzezinski fait ensuite partie de divers organismes, privés ou publics, liés à la défense, à la sécurité et au renseignement. Il meurt à Falls Church (Virginie) le 26 mai 2017.
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Autres références
-
TOTALITARISME
- Écrit par Brigitte STUDER
- 1 367 mots
...s'applique dès lors presque exclusivement au système soviétique. Le modèle structurel d'analyse élaboré dès 1953 par Carl Joachim Friedrich et son assistant Zbigniew Brzezinski établit six critères pour définir un système totalitaire : une idéologie officielle, un parti de masse unique, des mesures de...