ZEALANDIA ou ZÉLANDIA
Les principales terres émergées du globe sont traditionnellement divisées en continents. Selon les auteurs et l’acception du terme « continent » à laquelle ils se réfèrent, on en dénombre entre quatre (Afro-Eurasie, Amérique, Antarctique et Océanie) et sept (Afrique, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Asie, Antarctique, Europe et Océanie). L’existence d’une nouvelle zone continentale appelée Zealandia (ou Zélandia), en très grande partie immergée et localisée au sud-ouest de l’océan Pacifique, suspectée depuis le milieu des années 1990, a été reconnue par la communauté scientifique en mars 2017.
Qu’est-ce qu’un continent ?
En géologie, un continent désigne une étendue majeure de terre, incluant les terres émergées et les plateaux continentaux immergés qui l’entourent. Par extension, les géologues distinguent sur la surface de la Terre deux principaux domaines caractérisés par un type de croûte spécifique : le domaine océanique et le domaine continental. La croûte océanique, qui recouvre 71 p. 100 de la surface du globe, est formée principalement de gabbros et de basaltes. En raison de sa forte densité, elle constitue l’essentiel des fonds océaniques, avec une bathymétrie moyenne de – 4 500 mètres. Cette croûte océanique est régulièrement recyclée au sein du manteau (couche sous-jacente) par le processus de subduction. À l’inverse, la croûte continentale est composée d’un assemblage de roches granitiques, métamorphiques et sédimentaires. De plus faible densité que celles de la croûte océanique, ces roches « flottent » mieux sur la couche supérieure du manteau. De plus, l’épaisseur de la croûte continentale est en moyenne de trente-deux kilomètres alors que celle de la croûte océanique est comprise entre cinq et dix kilomètres. La surface de la croûte continentale se trouve donc majoritairement émergée, à une altitude moyenne de 450 mètres.
Diverses méthodes géophysiques (sismique réflexion, sismique réfraction, gravimétrie, magnétisme...) permettent d’étudier la croûte terrestre même lorsque celle-ci se trouve sous le niveau de la mer. Grâce à ces outils, des informations sur les propriétés physiques (vitesse sismique, densité, propriétés magnétiques...) du Pacifique sud-ouest ont été accumulées depuis plusieurs décennies. Ces données, complétées par des dragages d’échantillons rocheux, ont permis de confirmer que le large domaine peu profond (moins de 2 500 m environ) s’étendant entre la Nouvelle-Calédonie et le plateau de Campbell, au sud de la Nouvelle-Zélande, est bien constitué d’une croûte continentale. Mais ce domaine continental ne serait qu’une extension du plateau continental australien s’il n’était séparé de ce dernier par un couloir de croûte océanique qui ne dépasse guère vingt-cinq kilomètres de largeur dans la fosse de Cato.
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Écrit par
- Camille CLERC : maître de conférences, Institut des sciences exactes et appliquées, université de la Nouvelle-Calédonie, Nouméa
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Média