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SHALEV ZERUYA (1959- )

Un regard féminin sur le monde

Zeruya Shalev - crédits : Adine Sagalyn/ AKG-images

Zeruya Shalev

Les romans de Zeruya Shalev ont remporté un grand succès, et il est important de signaler que l’écrivaine a publié ses premières œuvres alors que la littérature féminine en Israël ne représentait qu’une « annexe » de la création littéraire masculine, laquelle dictait le style et la tonalité de l’écriture. Ses livres n’ont pas peu contribué au changement dans ce domaine et, pour de nombreuses écrivaines israéliennes, Zeruya Shalev a ouvert la voie à une création vivante, libérée et aux multiples dimensions d’un univers féminin qui refuse la médiation de l’univers masculin. Son univers est celui de l’érotisme, de la passion, de l’angoisse féminine, de l’observation sans fard de la maternité et de la vie familiale. Ses œuvres marquent aussi une avancée supplémentaire, sujette à polémique et très connotée dans la littérature israélienne dès la fin du xxe siècle : l’éloignement des « grands » sujets du récit national collectif ainsi que de l’espace politique israélien, au profit de l’individuel et du personnel. Zeruya Shalev n’en reste pas moins étroitement liée à la tradition et à l’espace de la littérature hébraïque. Publié en 2015, Douleur s’inscrit dans les deux thématiques, l’intime et le national. Rescapée d’un attentat à Jérusalem, la narratrice, Iris, revit la tragédie dix ans après. Étreinte par la douleur qu’elle croyait disparue, elle vit dans le même temps une aventure sentimentale avec la réapparition d’un grand amour de jeunesse.

Les romans de Zeruya Shalev ont connu un succès international considérable. Vie amoureuse a été adapté au cinéma en 2007 et la romancière a participé à l’écriture du scénario. Elle a aussi publié un ouvrage pour la jeunesse, L’Enfant de sa maman (2001, inédit en français). Lauréate de nombreux prix littéraires en Israël et à l’étranger, elle a reçu en 2014 le prix Femina étranger pour Ce qui reste de nos vies.

— Michèle TAUBER

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Écrit par

  • : professeure des Universités en littérature hébraïque moderne et contemporaine

Classification

Média

Zeruya Shalev - crédits : Adine Sagalyn/ AKG-images

Zeruya Shalev