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ZHANG ZUOLIN[TCHANG TSO-LIN](1873-1928)

Originaire de Haicheng au Liaoning et de souche paysanne, Zhang Zuolin, futur seigneur de la guerre et maître de la Mandchourie, entre dans la carrière des armes et, lors de la guerre sino-japonaise (1894-1895), combat le Japon. En 1904-1905, la guerre russo-japonaise le trouve aux côtés du Japon, entraînant des troupes irrégulières, et lui permet d'en tirer prestige et pouvoir militaire.

À la révolution de 1911, Zhang assure l'ordre dans la région de Moukden et devient lieutenant général. Il appuie d'abord Yuan Shikai puis, machinant une opposition populaire, se dérobe à l'autorité de ce dernier pour assurer ses propres intérêts. Proclamé dujun (gouverneur militaire), il intrigue au milieu des rébellions qui troublent la jeune République chinoise et coopère avec Duan Qirui pour faire de la Mandchourie un État autonome. Quand éclate, en Union soviétique, la guerre civile qui oppose les troupes blanches du colonel-baron von Ungern-Sternberg aux communistes sur les confins mongols, Zhang Zuolin est chargé d'assurer la présence chinoise sur les marches d'Asie centrale. Quand les Rouges chassent les Blancs d'Urga, rebaptisée Ulān Bātor, et y installent un gouvernement révolutionnaire (6 juin 1921), Zhang signe avec ce dernier un traité d'amitié, tout en bénéficiant des subsides qui lui ont été alloués pour ses opérations. En 1922, lors de la guerre entre les cliques militaristes du Zhili (Hebei) et du Fengtian (Liaoning), il lutte contre Wu Peifu, le satrape du Zhili, et, défait, recherche l'alliance du Guomindang. Le gouvernement de Pékin est embarrassé par la position indépendante de la Mandchourie (qui va jusqu'à traiter avec l'Union soviétique la garantie de ses droits sur les prolongations du Transsibérien en Mandchourie) comme il l'est par la prédominance de Moscou sur cette région ; l'accord Kouznetsov-Zhang Zuolin a en effet créé un précédent juridictionnel précurseur de la formation ultérieure du Manzhouguo.

En septembre 1924, Sun Yat-sen annonce par un manifeste sa volonté d'unifier la Chine sous l'autorité du Guomindang ; il lance avec le concours de Tchang Kai-chek l'expédition du Nord contre les seigneurs de la guerre nordistes. Forcé de s'allier à certains d'entre eux (Zhang Zuolin, Feng Yuxiang, Duan Qirui), Sun Yat-sen s'aperçoit que leurs rivalités féodales sont un facteur centrifuge et qu'aucun d'entre eux ne veut admettre l'autorité du Guomindang. À la mort de Sun Yat-sen, en 1925, la situation est des plus confuses ; les alliances entre cliques se nouant et se dénouant au gré d'intrigues parfois sanglantes, Zhang Zuolin, guidé par ses sentiments antisoviétiques et antirévolutionnaires, suscite des incidents sur les voies ferrées du Transsibérien ; lorsqu'en 1926 l'expédition du Nord est victorieuse, Zhang Zuolin ne se rallie pas au Guomindang et, paré du titre de Yuan (dayuanshuai, « maréchal suprême »), se consacre au gouvernement de son fief mandchou. En avril 1927, avec la neutralité bienveillante de Tchiang Kai-chek qui commence son combat contre les communistes, Zhang Zuolin investit l'ambassade soviétique de Pékin, y capturant une vingtaine de militants communistes chinois (dont Li Dazhao exécuté peu après).

La montée du nationalisme en Chine et l'unification de celle-ci assurée par le Guomindang préoccupent vivement le Japon, car celui-ci entend maintenir la Chine dans l'anarchie et à l'abri de l'influence de Moscou. Tōkyō débarque des troupes au Shandong, face à la Mandchourie, pour y protéger ses nationaux résidant dans les possessions japonaises, et convainc Zhang Zuolin d'accepter une présence militaire nippone en Mandchourie. Réticent, mais réaliste et opportuniste, Zhang Zuolin comprend qu'il a besoin du Japon pour s'opposer à l'Union soviétique et à la Chine républicaine. Cette attitude[...]

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  • JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire

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