ZIMBABWE
Nom officiel | République du Zimbabwe (ZW) |
Chef de l'État et du gouvernement | Emmerson Mnangagwa (depuis le 24 novembre 2017) |
Capitale | Harare |
Langues officielles | Anglais, chewa, chibarwe, kalanga, khoisan, nambya, ndau, ndebele, shangani, shona, sotho, tonga, tswana, venda, xhosa et langue des signes |
Unité monétaire | Dollar du Zimbabwe 3, 4
|
Population (estim.) |
15 706 000 (2024) |
Superficie |
390 757 km²
|
Histoire
L'histoire du Zimbabwe est une histoire particulièrement tourmentée, dont les grandes phases sont globalement les suivantes :
– avant la colonisation britannique ;
– de la colonisation britannique à la Déclaration unilatérale d'indépendance de la Rhodésie ;
– de la Déclaration unilatérale d'indépendance au Zimbabwe indépendant.
Avant la colonisation britannique
Les premiers occupants du territoire furent des Bochiman (ou Bushmen), mais des tribus shona d'origine bantou firent leur apparition sur le plateau central vers le milieu du xe siècle. Ils développèrent une activité d'élevage qui fut bientôt complétée par un véritable réseau commercial tant avec l'arrière-pays qu'avec la zone côtière. Ils furent notamment à l'origine du célèbre royaume du Zimbabwe, fondé par l'ethnie karanga et qui sut tirer parti du site carrefour qu'il occupait, à la jonction des principales voies de communication qui assuraient l'acheminement de l'or, de l'ivoire ou des tissus à travers l'Afrique australe.
L'exploitation des gisements d'or attira d'ailleurs rapidement les convoitises extérieures : Arabes et Portugais, notamment, vont s'intéresser de près au pays. Les Shona continuent toutefois leur expansion. Après le déclin du royaume du Zimbabwe, au xvie siècle, d'autres royaumes se constituent : ceux de Monomotapa et de Rozwi auront plus d'éclat que les autres. Le premier, surtout, bénéficiera d'une véritable légende, alimentée par les récits des voyageurs arabes ou portugais. Au début du xviie siècle, le roi du Monomotapa dut accepter un traité humiliant avec le Portugal, qui venait d'organiser une expédition militaire ; il cédait les mines d'or, d'étain, de cuivre, de fer et de plomb au souverain du Portugal, dont il devenait ainsi le vassal, mais conservait le droit de gouverner le pays.
La colonisation portugaise, fortifiée par l'attrait des mines d'or et les divisions internes du royaume, se poursuivra pendant les premières décennies du xviie siècle. Les troubles ne cessèrent pas pour autant dans le royaume, et les colons portugais en firent les frais à l'occasion. Cette instabilité chronique du Monomotapa entraîna progressivement le royaume vers son déclin.
Mais déjà, du côté de l'Afrique du Sud, les regards se tournent vers la zone occupée par les Shona, le Mashonaland. Les Portugais, qui avaient pris pied au Mozambique et en Angola, vont se heurter à la fois aux Britanniques et aux Boers.
Vers les années 1830, un groupe appartenant à l'ethnie des Zoulous, les Ndebele, remonte vers le nord à la suite de sanglantes luttes tribales et pénètre dans le Mashonaland, au sud-ouest du Zimbabwe actuel. Il aura rapidement raison des défenses, au demeurant peu efficaces, qui lui sont opposées. Peuplade guerrière, bien organisée derrière un souverain tout-puissant, les Ndebele (ou Matabelele) étendront leur domination sur les Shona de l'Est, qu'ils réduisent pratiquement en esclavage.
De leur côté, les Européens ne restent pas inactifs. Voyageurs, commerçants, aventuriers et missionnaires se succèdent au royaume des Ndebele. Avec les autorités britanniques de la province du Cap et avec les Boers du Transvaal, les relations des monarques de Bulawayo furent souvent tendues, malgré les traités signés de temps à autre. Un homme jouera ici un rôle déterminant : Cecil J. Rhodes. Installé au Cap, où il a su prendre le contrôle d'une importante société diamantifère (la De Beers), avant d'entamer une carrière politique et de devenir Premier ministre de la province, il rêve d'un axe britannique allant du Caire au Cap. Mais il redoute que son entreprise ne soit compromise par les ambitions des dirigeants boers de la république du Transvaal, qui entendent pour leur part donner aux « Afrikanders » le contrôle de[...]
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Écrit par
- Daniel COMPAGNON : professeur des Universités, professeur de science politique à l'Institut d'études politiques de Bordeaux
- Philippe GERVAIS-LAMBONY : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
- Franck MODERNE : professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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