Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE

Différentes formes d'association entre États ont été tentées pour favoriser les échanges internationaux en réalisant, selon l'ambition des objectifs, soit une simple zone de libre-échange, soit une union douanière, soit une union économique. La zone de libre-échange, la moins contraignante des trois formules, consiste seulement à supprimer les droits de douane, c'est-à-dire toute restriction quantitative et tout obstacle tarifaire aux mouvements de marchandises entre les pays membres, ceux-ci conservant une entière liberté d'initiative dans la réglementation de leurs échanges avec les pays tiers et dans la fixation de leur propre politique économique et sociale.

Le meilleur exemple en a été fourni par le Royaume-Uni et ses principaux partenaires commerciaux européens, avec l'Association européenne de libre-échange (A.E.L.E. ou European Free Trade Association). Créée en 1959 à Stockholm, elle rassemblait des pays de l'O.E.C.E. qui ne voulaient pas accepter de participer à la Communauté économique européenne, alors en cours de création, sans pour autant rester confinés dans un isolement total. Trois de ses membres fondateurs devaient cependant la quitter pour rejoindre la C.E.E. (le Royaume-Uni et le Danemark en 1973, le Portugal en 1986), rejoints au sein de l'Union européenne en 1995 par l'Autriche, la Finande et la Suède.

Le fonctionnement de telles associations ne va pas sans difficultés. Par exemple, loin de simplifier les tâches des services de douane, la disparition de tous les droits de douane à l'intérieur de la zone oblige à renforcer les contrôles, l'absence d'un tarif extérieur commun pouvant entraîner des détournements de trafics et permettre de contourner la protection maintenue par chaque pays membre à l'égard des pays tiers. D'ailleurs, l'expérience a montré qu'il était illusoire d'attendre de telles associations les avantages de l'intégration économique — condition nécessaire d'un fonctionnement satisfaisant du libre-échange — sans en accepter les règles et les contraintes. Elles n'ont pas révélé non plus un caractère très mobilisateur tel que le voudrait la solidarité ressentie et désirée entre États voisins, ce que soulignent la désintégration de l'A.E.L.E. ou l'échec du grand dessein de zone atlantique imaginé par le président Kennedy en 1963, et qui n'a conduit qu'à des réductions tarifaires dans le cadre du G.A.T.T. L'exemple de l'A.E.L.E. montre que, en réalité, cette formule, dont les implications strictement politiques sont quasi nulles, convenait surtout à des pays désireux de protéger leur neutralité, tels l'Autriche ou la Suisse, ou bien à des pays cherchant à réaliser dans un second temps une union douanière ou économique plus complète.

— Jean-Paul HUET

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Autres références

  • ACEUM (Accord Canada - États-Unis - Mexique), anc. ALENA (Accord de libre-échange nord-américain)

    • Écrit par
    • 378 mots
    • 2 médias

    Dénommé USMCA aux États-Unis (United States–Mexico–Canada Agreement), CUSMA au Canada (Canada–United States–Mexico Agreement) et T-MEC (Tratado entre México, Estados Unidos y Canadá), l'ACEUM remplace l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), appelé NAFTA en anglais (North American...

  • AELE (Association européenne de libre-échange)

    • Écrit par
    • 632 mots
    • 2 médias

    C'est avec une certaine appréhension que la Grande-Bretagne assiste à l'élaboration (1955-1956) et à la signature (1957) des traités de Rome. Comme vis-à-vis de la Communauté européenne du charbon et de l'acier, elle observe au départ une attitude réservée. Les « pères » de la Communauté économique...

  • AMÉRIQUE LATINE - Évolution géopolitique

    • Écrit par
    • 7 514 mots
    ...tentative des États-Unis de reprendre la main dans le domaine économique avec le lancement de l'« Initiative pour les Amériques » par George Bush en 1990, en vue de créer une zone de libre-échange des Amériques (Z.L.E.A.) allant de l'Alaska à la Terre de feu. Repris par Bill Clinton puis par George W....
  • APEC (Asia Pacific Economic Cooperation)

    • Écrit par
    • 448 mots
    • 2 médias

    La Coopération économique des pays d'Asie-Pacifique (CEAP, ou APEC, selon les initiales anglaises) a été fondée en 1989 et regroupait initialement quinze pays bordant l'océan Pacifique : États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée du Sud, les pays de l'Association...

  • Afficher les 15 références