ZOO ou PARC ZOOLOGIQUE
Des experts et des techniques
Le C.B.S.G. (Conservation Breeding Specialist Group)
Cet organisme international réunit les spécialistes de l'élevage pour la conservation. Son rôle consiste à assurer la liaison entre l'élevage en captivité d'espèces menacées et la protection sur le terrain, lorsque celle-ci existe. Le C.B.S.G. compte actuellement plus de 900 personnes appartenant à 150 pays. Sa mission est d'organiser un réseau global de personnes et de ressources ; de collecter, d'analyser et de distribuer l'information ; de développer des programmes d'élevage ; de coordonner étroitement les programmes de gestion pour les populations captives et sauvages.
Pour assurer ses fonctions, le C.B.S.G. organise des réunions d'évaluation de la viabilité des populations et de l'habitat d'une espèce menacée. Appelées P.H.V.A. (Population and Habitat Viability Assessment), celles-ci, d'une durée d'une semaine, ont lieu dans les pays où vit encore, à l'état sauvage, l'espèce considérée, avec la participation de l'ensemble des spécialistes concernés ainsi que des scientifiques et autorités du pays. Toutes les données disponibles et locales sont recueillies, l'accent étant mis sur les causes du déclin de l'espèce en question. Elles sont ensuite analysées et des simulations d'évolution de la population sont effectuées à l'aide, en particulier, du logiciel Vortex (modèles d'extinction). Les conclusions de ces réunions permettent de mettre sur pied de premières mesures de protection sur place, accompagnées éventuellement d'élevage de soutien en captivité.
Des outils au service des zoos
Depuis la fin des années 1970, un certain nombre de techniques et de matériels sont apparus et ont fait progresser le travail des zoos.
Pour la manipulation sans stress des animaux, par exemple, de nouveaux protocoles anesthésiques plus sûrs, immédiatement réversibles, ont été mis au point, administrés le plus souvent grâce à des matériels de télé-injection très performants.
Pour l'identification pérenne des individus, tâche nécessaire pour le suivi généalogique des populations, l'implantation de transpondeurs ou « micropuces » électroniques permet de suivre avec certitude un animal tout au long de ses pérégrinations, quelquefois nombreuses, au travers de différents zoos.
Pour contrôler la reproduction, une nouvelle « technique » vient s'ajouter aux traitements classiques : il s'agit de l'« immuno-contraception », sorte de vaccin contre la conception, qui permet de stériliser temporairement des femelles de mammifères sans perturber leur physiologie. En effet, n'étant pas fondée sur des traitements hormonaux, cette technique n'agit pas sur leur cycle sexuel.
Pour le suivi et la connaissance des cycles reproducteurs, afin de mieux les maîtriser, des méthodes de mesures non invasives ont vu le jour ; elles consistent à doser des stéroïdes dans l'urine ou les fèces.
Les techniques de reproduction artificielle sont appliquées aux animaux et définissent ce que l'on appelle le « zoo congelé » : collecte et préservation de gamètes – sperme et ovocytes –, fécondation in vitro, préservation au froid d'embryons et réimplantation éventuelle dans des mères « porteuses » de la même espèce ou d'une espèce compatible...
Les progrès des techniques d'analyse de l'ADN permettent désormais, par exemple, de connaître le sexe d'oiseaux monomorphiques à partir seulement de quelques plumes, d'établir une empreinte génétique venant compléter ou corriger des généalogies, d'identifier correctement les espèces et les sous-espèces.
L'informatique, présente dans tous les domaines, est devenu un outil central dans la gestion des programmes d'élevage : globalisation des données, analyse génétique[...]
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Écrit par
- Jean-Luc BERTHIER : docteur vétérinaire, maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle
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