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ZOOLOGIE (HISTOIRE DE LA)

Le mot zoologie est formé du grec zôov, « tout ce qui vit et n'est pas plante », et de logos, « discours » : la zoologie est la science des animaux. De nombreuses disciplines scientifiques ont un rapport avec l'étude scientifique des animaux : anatomie, morphologie, taxinomie, physiologie, embryologie, biologie, génétique, écologie, éthologie, biologie de la conservation, etc. En fait, la zoologie est un domaine pluridisciplinaire qui n'existe pas pour lui-même, ce qui est un paradoxe pour un mot que tout le monde connaît et dont le sens paraît très simple. Retracer l'histoire de la zoologie est un exercice complexe et revient à suivre différents fils qui, commençant et s'interrompant, se réunissant et se séparant, en constituent la trame.

Aristote et les origines de la science des animaux

L'être humain a, depuis toujours, observé les animaux ; les connaissances qui en résultent se trouvent dans toutes les cultures humaines et ont principalement une vocation utilitariste lorsqu'il s'agit de connaître les mœurs des animaux chassés, des prédateurs, des commensaux, des parasites ou des espèces domestiques...

C'est Aristote (384-322 av. J.-C.) qui est l'auteur de l'œuvre zoologique de l'Antiquité la plus remarquable en ce qu'il analyse l'ensemble des phénomènes de la nature et de l'être humain dans une approche unifiée. Il réalise la classification d'environ 500 espèces d'animaux en se fondant sur les modes de vie, l'anatomie et la physiologie. Il mêle à ses observations personnelles celles qu'il recueille auprès de pêcheurs et de bergers. Si nombre de ses descriptions sont précises, d'autres sont plus douteuses : il évoque l'hibernation de certains oiseaux, leur transmutation (une espèce en devient une autre par une sorte de métamorphose), l'apparition de certains animaux par génération spontanée, la guerre que se livrent en Afrique les grues et les Pygmées... Pline l'Ancien (23-79) adopte quant à lui une perspective encyclopédique, et son Naturalis Historia est le plus vaste ouvrage sur la nature qui nous soit parvenu de l'époque romaine. Il consacre quatre livres sur trente-sept aux animaux et quatre autres aux remèdes que l'on peut en tirer. Malgré le manque de cohérence de l'ensemble, son histoire naturelle devient un modèle au moins jusqu'au xviiie siècle.

L'observation de la nature au Moyen Âge est souvent décrite comme une époque de régression par rapport à l'Antiquité. Cette présentation stéréotypée cache une grande variété de situations et parfois des productions d'une grande qualité. Les textes, sont pour l'essentiel la reprise et les commentaires des auteurs précédents, notamment Aristote, mais certains n'hésitent pas à ajouter leurs propres observations. C'est le cas d'Albert le Grand (Albert von Bollstädt, 1193-1280) dont le De Animalibus contient dix-neuf volumes tirés d'Aristote et sept de sa propre main. Il faut signaler aussi des auteurs atypiques comme l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) qui compile, vers 1250, un traité de fauconnerie qui ne se limite pas aux seuls rapaces et qui contient également de très nombreuses observations d'autres oiseaux d'une très grande précision. Le Moyen Âge s'inscrit dans la continuité de l'Antiquité en constituant un vaste corpus de connaissances sur les animaux, établi sans véritable méthode, donc mêlant observations réelles et faits plus ou moins imaginaires.

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Écrit par

  • : docteur en sciences de l'environnement, historienne des sciences et de l'environnement, chercheuse associée au laboratoire SPHERE, CNRS, UMR 7219, université de Paris-VII-Denis-Diderot

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