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ZOROASTRISME

Histoire du zoroastrisme

Il est impossible de retracer l'histoire de la religion zoroastrienne depuis son origine (vers ou avant la période des Achéménides) jusqu'à la chute de l'Empire parthe.

C'est avec la réorganisation et le renforcement qu'elle reçoit au début de la dynastie sassanide qu'on est en mesure de constater la persistance de la religion à travers les périodes séleucide et parthe. L'ère nouvelle, celle d'une monarchie nationale forte et centralisée, marque la fondation d'un zoroastrisme d'État, qui a les mêmes caractères que le régime civil et jouit de son appui. Les rois auraient joué un rôle décisif dans cette fondation, à en croire le rapport historique que l'on trouve au début du IVe livre du Dēnkart, leur première tâche ayant été de recueillir et de codifier les Écritures jusque-là conservées, semble-t-il, en de rares exemplaires, dans les sanctuaires ou dans les « trésors », la tradition orale étant prédominante dans la classe sacerdotale. L'ērpat Tosar (lu aussi Tansar) aurait été le principal ouvrier et sans doute l'inspirateur de ce travail, qui eut pour objet non seulement de fixer l'Avesta ancien, mais aussi de l'enrichir de données scientifiques empruntées aux mondes indien et byzantin. À cet effet, une écriture beaucoup plus précise, qui a reçu l'appellation d'écriture avestique, fut inventée à partir des écritures défectives d'origine sémitique en usage jusque-là. On se mit aussi à traduire dans la langue parlée, le moyen-perse ou pehlevi, ces vieux textes rédigés dans un dialecte oriental qu'on ne comprenait plus. Cette activité littéraire, suscitée sans doute par la présence au cœur même de l'Empire, qui était alors la Mésopotamie, de nombreux adeptes des religions du Livre (juifs et chrétiens), couronnait le développement de la vie proprement cultuelle, où le rôle exemplaire du pouvoir n'était pas moins grand.

Le principal instigateur de cette politique ecclésiastique aurait été – à en croire son propre témoignage, publié par ses soins dans quatre importantes inscriptions rupestres qu'il eut soin de mettre en bonne place – le mage Kartir, qui fut une sorte de ministre des cultes de Shāhpuhr Ier à Bahrām II. Or, excepté des textes en moyen-perse et en copte qui font état de son rôle dans la persécution et l'exécution de Mani, il n'est nommé nulle part dans la littérature pehlevie ou chez les auteurs musulmans pourtant richement documentés ; on peut donc penser que son action a été moins éclatante qu'il ne le donne à entendre, et qu'il a surtout marqué par une sorte de vision qu'il raconte avoir reçue afin de confirmer les fidèles dans l'existence du paradis et de l'enfer. Il assure aussi avoir usé de force pour réprimer la diffusion des religions étrangères (christianisme et religions indiennes) plus missionnaires par nature que le zoroastrisme. Les chrétiens avaient pu, en raison de leur foi, être soupçonnés de sympathie pour Byzance, l'ennemie héréditaire ; mais, quand, rompant avec les Grecs et se groupant sous leurs évêques locaux, ils se mirent à tenir leurs propres synodes, on vit ceux-ci s'ouvrir sous la protection des rois iraniens. Il n'empêche que la période fut riche en controverses religieuses : contre les chrétiens de Mésopotamie et d'Arménie, mais aussi contre les zoroastriens coupables de quelque hérésie. Celles du début de la dynastie ne nous sont pas bien connues : nous savons seulement qu'une censure fut exercée et même qu'en une circonstance un docteur zoroastrien se soumit à une ordalie pour revendiquer sa foi. Vers la fin du ve siècle, une doctrine comportant d'importantes conséquences quant au régime matrimonial (la communauté des femmes, disent les polémistes) mena à la révolution[...]

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  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études

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