10-11 juillet 1995
Birmanie. Libération d'Aung San Suu Kyi
Le 10, la junte au pouvoir depuis septembre 1988 annonce la libération « sans condition » de Aung San Suu Kyi, figure emblématique de l'opposition et Prix Nobel de la paix 1991, qui était assignée à résidence depuis juillet 1989. Fille d'un héros de l'indépendance, elle était revenue dans son pays en 1988 et s'était trouvée portée à la tête du mouvement populaire en faveur de la démocratie, qui avait été violemment réprimé. En mai 1990, son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, avait obtenu une écrasante majorité lors des élections législatives, mais le Parlement élu ne s'est jamais réuni. Aung San Suu Kyi dément avoir conclu un quelconque accord avec les dirigeants de la junte. En la libérant, les militaires comptent faire cesser les critiques et les sanctions à leur encontre et améliorer les relations économiques du pays.
Le 11, lors d'une conférence de presse, Aung San Suu Kyi lance un appel prudent à la réconciliation nationale et prône le « dialogue » avec la junte.