10-14 octobre 2009
Arménie - Turquie. Accord pour le rétablissement des relations diplomatiques
Le 10, à Zurich (Suisse), Erevan et Ankara signent un accord visant à la normalisation de leurs relations diplomatiques – suspendues depuis 1991 lors de l'indépendance de l'Arménie –, à la mise en place de missions bilatérales et à la réouverture de leur frontière commune, qui doit intervenir deux mois après la ratification de l'accord par les Parlements des deux pays. À la suite de la guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan – pays turcophone – et de l'occupation du Haut-Karabakh – enclave peuplée d'Arméniens en territoire azerbaïdjanais – par Erevan, Ankara avait fermé la frontière, en 1993, pour soutenir son allié azéri. Malgré des signes d'ouverture depuis 2008, le rapprochement se heurte à de profondes résistances de la part de l'opposition nationaliste turque, qui estime que l'accord brade les intérêts de l'Azerbaïdjan, comme au sein de la population et de la diaspora arméniennes, en raison du refus d'Ankara de reconnaître le caractère génocidaire des massacres d'Arméniens en 1915.
Le 11, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan affirme que l'ouverture de la frontière turco-arménienne doit être conditionnée au retrait des troupes arméniennes du Haut-Karabakh, ravivant ainsi les doutes sur l'application de l'accord.
Le 14, les deux équipes nationales s'affrontent lors d'un match de football à Bursa (Turquie) où le président arménien Serge Sarkissian et son homologue turc Abdullah Gül prennent place côte à côte dans les tribunes. Les deux présidents avaient inauguré la « diplomatie du football » en septembre 2008, avec le déplacement du président Gül à Erevan.