10-16 décembre 2004
Italie. Suite de l'affrontement entre Silvio Berlusconi et les milieux judiciaires
Le 10, dans une affaire de corruption de magistrats remontant à 1986 et impliquant la Fininvest et son principal dirigeant, le président du Conseil Silvio Berlusconi, le jugement du tribunal de Milan exonère ce dernier de toute responsabilité, au titre de la prescription pour l'un des volets de l'affaire.
Le 11, le tribunal de Palerme condamne le sénateur Marcello Dell'Utri, ancien dirigeant de la Fininvest et haute figure de Forza Italia, parti au pouvoir, à une peine de neuf ans de prison pour complicité d'association mafieuse, assortie de l'interdiction à vie de toute fonction publique. Ce proche collaborateur du président du Conseil est accusé d'avoir occupé « un rôle charnière » entre la Fininvest et la mafia depuis les années 1970.
Le 11 également, lors d'un rassemblement à Milan, Romano Prodi, chef de l'opposition de centre gauche, dénonce « une politique sans morale ni valeurs », tandis que Silvio Berlusconi condamne, à Mestre, l'« usage politique de la justice » par l'opposition.
Le 15, l'adoption par les députés d'un amendement réduisant le délai de prescription de certains délits est dénoncée par l'opposition. Celle-ci accuse le gouvernement de vouloir en faire bénéficier Cesare Previti, député de Forza Italia, ancien ministre et ancien dirigeant de la Fininvest, condamné à deux reprises à des peines de prison pour corruption.
Le 16, le président de la République Carlo Azeglio Ciampi refuse de promulguer la loi relative à la réforme de la magistrature adoptée le 1er. Il demande aux parlementaires d'en modifier certaines dispositions « dont le caractère inconstitutionnel est manifeste ». Ses réserves concernent principalement le regard accordé au ministre de la Justice sur les affectations, les nominations, les mutations et les sanctions touchant les magistrats, qui étaient jusqu'à présent du seul ressort du Conseil supérieur de la magistrature, haute autorité indépendante.