10-16 janvier 1981
Salvador. Échec de l'offensive de l'opposition et reprise de l'aide militaire américaine
Le 10, une « offensive finale » est lancée à l'appel des mouvements d'opposition à la junte militaire et démocrate-chrétienne : elle a pour but de créer une « situation irréversible » avant l'entrée en fonction, aux États-Unis, de Ronald Reagan qui a annoncé son intention de soutenir résolument la junte. Les guérilleros du front Farabundo Martí de libération nationale attaquent simultanément une dizaine de localités. Le couvre-feu et la loi martiale sont instaurés par le gouvernement.
Le 14, l'appel à la grève générale illimitée lancé le 12 par les mouvements insurrectionnels est assez peu suivi à San Salvador, la capitale, tandis que l'offensive des guérilleros marque le pas dans tout le pays. Après une semaine d'affrontements et quelques succès remportés par la guérilla les autorités annoncent que « les révolutionnaires ont subi un échec total ».
Le même jour, les États-Unis annoncent officiellement que l'aide militaire, interrompue après l'assassinat, au début de décembre, de quatre religieuses américaines, va être reprise, tandis que l'ambassadeur des États-Unis à San Salvador accuse Cuba et le Nicaragua d'apporter leur soutien à la guérilla salvadorienne.
Le 16, l'administration Carter précise que l'aide militaire américaine va être doublée pour atteindre un montant total de 10 millions de dollars. Les jours suivants, des hélicoptères pour le transfert de troupes, des fusils automatiques M-16, des munitions, des lance-grenades sont livrés au Salvador. Cinq instructeurs militaires pour la lutte anti-insurrectionnelle viennent s'ajouter aux sept officiers américains qui font déjà partie du personnel de l'ambassade de San Salvador.