10-16 octobre 1997
France. Annonce d'une loi-cadre sur les trente-cinq heures et démission du président du C.N.P.F
Le 10 se tient à Matignon la conférence nationale sur l'emploi, les salaires et le temps de travail qui réunit les partenaires sociaux autour du Premier ministre Lionel Jospin. Comme il l'avait promis lors de la campagne électorale, ce dernier annonce pour le début de 1998 un « projet de loi d'orientation et d'incitation » sur la durée légale hebdomadaire de travail qui prévoit de fixer celle-ci « à trente-cinq heures au 1er janvier 2000 pour les entreprises de plus de dix salariés » – contre trente-neuf heures actuellement – ainsi que de réglementer l'usage des heures supplémentaires et du temps partiel. Les résultats des négociations dans chaque entreprise doivent être évalués au cours du second semestre de 1999. Le gouvernement soumettra ensuite au Parlement un second projet de loi sur « les modalités concrètes de mise en œuvre et d'accompagnement » des trente-cinq heures. Des aides structurelles, des adaptations à certaines catégories de salariés ou d'entreprises et une modulation du temps de travail qui n'exclut pas le principe de son annualisation pourront être décidées à ce stade. La revendication syndicale des « trente-cinq heures payées trente-neuf » n'est pas évoquée. Tandis que l'opposition dénonce une mesure « idéologique », Jean Gandois, président du Conseil national du patronat français (C.N.P.F.) et qui avait participé aux travaux préparatoires de la conférence, s'estime « berné ».
Le 13, à l'issue du conseil exécutif du C.N.P.F., il annonce sa démission. S'estimant trahi par le gouvernement et les syndicats, le « patron des patrons » déclare qu'un « tueur » sera plus qualifié à la tête du C.N.P.F. qu'un « négociateur » comme lui pour mener le « combat » contre la semaine de trente-cinq heures que veulent engager les plus libéraux des dirigeants patronaux.
Le 16, devant des chefs de P.M.E. réunis à Clermont-Ferrand, le président Chirac déclare que « l'aspiration naturelle à travailler moins ne doit pas compromettre la compétitivité des entreprises françaises ». Il vante « le dialogue social et la concertation » comme « seule méthode qui convienne » en la matière.