10-17 octobre 2003
France. Relance du débat sur le port du voile islamique à l'école
Le 10, deux jeunes filles musulmanes, Alma et Lila Levy, sont exclues définitivement d'un lycée d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour avoir refusé de retirer en cours le foulard islamique, considéré comme un signe ostentatoire d'appartenance religieuse, qui leur dissimule les cheveux, les oreilles et le cou. Une jurisprudence du Conseil d'État de novembre 1989 estime illégale une interdiction générale et absolue des signes d'appartenance religieuse dans les établissements scolaires. L'interdiction doit être justifiée par un facteur supplémentaire: prosélytisme, trouble à l'ordre public, circonstances particulières, refus de participer à certains cours ou de porter une tenue conforme aux règles d'hygiène et de sécurité...
Le 11, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, s'exprimant devant le Conseil français du culte musulman (C.F.C.M.), se dit hostile à une loi sur le port du voile islamique et demande « que chacun fasse un pas ».
Le 12, le C.F.C.M., dont le président, Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, se dit également opposé à une législation sur le sujet, rappelle que « le foulard est une prescription religieuse ».
Le 17, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, en visite à la Mosquée de Paris, déclare que « si un terrain d'entente ne peut être trouvé, il faudra en dernière extrémité en passer par une loi » sur le port du voile à l'école. La commission sur la laïcité, mise en place par le président Chirac en juillet, doit rendre ses conclusions avant la fin de l'année.