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10-18 avril 2020

Turquie. Couvre-feu et loi d’amnistie pour lutter contre la Covid-19

Le 10, le gouvernement annonce la mise en place d’un couvre-feu pendant le week-end, à compter de celui qui débute le lendemain, afin de lutter contre l’épidémie de Covid-19. Cette décision entraîne un afflux de consommateurs dans les magasins d’alimentation, au mépris des règles de protection. Ce manque d’anticipation suscite de vives critiques.

Le 12, le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu présente sa démission et dédouane le président Recep Tayyip Erdogan de toute responsabilité dans la mise en œuvre du couvre-feu. Le chef de l’État lui demande de conserver son poste. Cet épisode apparaît comme un témoignage supplémentaire de la lutte que se livrent, au sein du pouvoir, Süleyman Soylu et Berat Albayrak, ministre du Trésor et des Finances et gendre du président Erdogan.

Le 14, le Parlement approuve une loi d’amnistie permettant la libération de quelque quatre-vingt-dix mille détenus. Cette mesure ne concerne pas les auteurs de délits d’opinion – opposants politiques, défenseurs des droits humains, militants kurdes… – condamnés pour « terrorisme ».

Le 16, le chef mafieux Alaattin Çakici, emprisonné depuis seize ans à Ankara, est libéré de prison dans le cadre de la loi d’amnistie. Sa libération était réclamée par le Parti d’action nationaliste (MHP), principal partenaire du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, qui le qualifie de « patriote ».

Le 18, la justice ouvre des enquêtes contre le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoğlu, et celui d’Ankara, Mansur Yavas, tous deux membres du Parti républicain du peuple (PRP), principale formation d’opposition. Ils avaient été accusés par le président Erdogan de vouloir former « un État parallèle » pour avoir promu des campagnes de charité dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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