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10-19 avril 1994

Balkans. Tension entre la Grèce et l'Albanie et poursuite du différend gréco-macédonien

Le 10, un commando armé attaque une base militaire située dans le sud de l'Albanie, près de la frontière grecque, causant la mort de deux soldats. Tirana met en cause l'action de « forces spéciales grecques », tandis qu'Athènes nie toute responsabilité. L'opération est revendiquée par un mouvement ultranationaliste grec, le Front de libération de l'Épire du Nord. Séparé de la Grèce lors de la création du royaume d'Albanie en 1913, le sud de l'Albanie, où vit une minorité grecque de 60 000 personnes selon Tirana, 400 000 selon Athènes, est revendiqué par les nationalistes grecs qui l'appellent l'Épire du Nord. La « question épirote » avait déjà été l'objet d'une crise entre Tirana et Athènes en juin 1993. Le 19, la crise rebondira à l'occasion de l'arrestation, en Albanie, de quinze membres de la minorité grecque. La tension retombera à la fin du mois, et les expulsions réciproques de diplomates seront suspendues dans l'attente d'une rencontre des ministres des Affaires étrangères.

Le 13, la Commission européenne demande officiellement à la Cour de justice européenne de condamner l'embargo imposé à la Macédoine par la Grèce depuis février et d'ordonner la levée de celui-ci. Athènes, qui occupe la présidence tournante de l'Union européenne jusqu'au 1er juillet, exige que Skopje abandonne le nom de Macédoine, modifie son drapeau national et amende sa Constitution, de façon à supprimer des références jugées irrédentistes par les nationalistes grecs.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS