10-19 février 1986
Tchad - France. Nouvelle intervention de l'armée française au Tchad
Du 10 au 14, après une longue trêve, les combats reprennent entre les forces du G.U.N.T. de Goukouni Oueddei, soutenues par la Libye, et les forces gouvernementales (F.A.N.T.) de Hissene Habré. En particulier, le G.U.N.T. occupe, avant d'être obligé de les évacuer, les places de Kouba Olanga et d'Oum Chalouba, situées au sud du 16e parallèle, limite que la France a imposée aux forces du G.U.N.T. depuis son intervention en août 1983.
Le 13, Guy Penne, conseiller à l'Élysée pour les Affaires africaines, annonce à Libreville (Gabon) que la France va accélérer ses livraisons d'armes et de matériel militaire au Tchad, en raison des « combats très sérieux et très importants » en cours dans le nord du pays. Le soir même, Paul Quilès, ministre de la Défense, quitte Paris pour N'Djamena, puis Bangui (Centrafrique).
Le 14, Hissene Habré demande à Paris l'envoi de troupes françaises pour repousser l'attaque du G.U.N.T.
Le 16, une dizaine de Jaguar français, venus de Bangui, bombardent avec succès l'aéroport libyen de Ouadi-Doum, dans le Tibesti, au nord du Tchad.
Le 17, en représailles, un Tupolev-22 libyen largue quatre bombes sur l'aéroport de N'Djamena. Les dégâts, minimes, ralentissent à peine le pont aérien établi par la France pour livrer du matériel militaire aux forces gouvernementales. L'objectif principal de cette opération, baptisée « Épervier », est la mise en place à N'Djamena d'un dispositif aérien dissuasif, composé de Mirage-F1, de Jaguar, d'un radar à longue portée, qu'accompagnent un millier d'hommes environ, chargés de protéger et de faire fonctionner cette base aérienne.
Le 19, alors que les combats ont complètement cessé, Roland Dumas estime que la Libye a « entendu le coup de semonce ». De son côté, l'agence Tass dénonce l'« intervention française coordonnée avec les États-Unis ».