10-19 septembre 1988
Vatican - Afrique. Visite du pape Jean-Paul II en Afrique australe
Le 10, Jean-Paul II entame, à Harare, capitale du Zimbabwe, son trente-neuvième voyage à l'étranger, le quatrième en Afrique, mais le premier dans le sud du continent. Au cours d'un périple placé sous le double thème des droits de l'homme et du respect de la personne humaine, et qui l'amènera à visiter cinq pays en neuf jours, dont trois de la ligne de front anti-apartheid, le pape a prévu de contourner l'Afrique du Sud, et de ne faire étape que dans les États enclavés du Lesotho et du Swaziland. Accueilli par le président marxiste Robert Mugabe, le souverain pontife assiste à la clôture de la réunion interrégionale des évêques d'Afrique méridionale où il demande aux Sud-Africains de combattre les « injustices de l'apartheid » par des « moyens pacifiques ».
Le 13, le pape fait étape à Gaborone, capitale du Botswana, qu'il quitte le 14 en direction du Lesotho. Mais l'avion pontifical doit se détourner, en raison du mauvais temps, vers Johannesburg, où il est contraint de faire une escale imprévue. Venu à l'aéroport, « Pik » Botha, ministre sud-africain des Affaires étrangères, se félicite de « pouvoir rendre service » à Jean-Paul II, qui, contrairement à son habitude, ne baise pas le sol. Après un bref déjeuner-entretien entre les deux hommes, le cortège gagne Maseru, au Lesotho, par la route. Il y parvient au moment où s'achève une sanglante prise d'otages dans un autocar de pèlerins : lors de l'assaut, deux pèlerins et les quatre membres du commando sont tués.
Le 16, après une brève étape au Swaziland, Jean-Paul II gagne le Mozambique. C'est dans ce pays qu'il reçoit l'accueil le plus enthousiaste, malgré quelques critiques des dirigeants noirs du Conseil sud-africain des Églises concernant l'étape de Johannesburg. Multipliant les appels à la paix civile dans ce pays meurtri par la guérilla, le pape achève son voyage à Maputo, d'où il regagne, le 19, le Vatican.