10-24 mai 1984
États-Unis. Rumeurs concernant des banques américaines
Le 10, des rumeurs alarmistes se répandent sur la santé financière de la Continental Illinois, septième banque des États-Unis. Aussitôt de gros déposants étrangers clôturent leurs comptes. Pour faire face à cette vague de retraits, le Continental s'adresse aux autres banques américaines : seize d'entres elles, parmi les plus grandes, lui accordent un prêt de 4,5 milliards de dollars. D'autre part, la Réserve fédérale des États-Unis, banque centrale du pays, constitue un fonds de garantie de 17 milliards de dollars. Bien que cette aide constitue la plus grande opération de sauvetage de l'histoire bancaire aux États-Unis, les retraits se poursuivent.
Le 17, la communauté financière américaine réussit à freiner le mouvement grâce à une aide massive des autres banques et des autorités fédérales sur 7,5 milliards de dollars. En outre, la Réserve fédérale confirme qu'elle répondra sans limite « à toute demande extraordinaire de liquidités » de la banque en difficulté.
Le 24, de nouvelles rumeurs suscitent un vent de panique sur les places financières mondiales : la bourse de New York chute de plus de 10 points, celle de Londres accuse une baisse sensible, les cours des actions des grandes banques américaines s'effondrent et le dollar, à Paris, passe d'un coup de 8,50 F à 8,39 F. Tous ces replis sont dus à une crise de confiance à l'égard des établissements bancaires américains, née de rumeurs concernant la Manufacture Hanover, quatrième banque des États-Unis, dont les créances sur l'Amérique latine atteignent 6,5 milliards de dollars.