10-25 août 2009
Russie. Multiplication des attentats dans les républiques du Caucase
Le 10, cinq personnes, dont quatre policiers, sont tuées lors de plusieurs attaques au Daghestan, république autonome russe du Caucase du Nord, multiethnique et située entre la Tchétchénie et la mer Caspienne. Les assassinats de personnalités, tel le ministre de l'Intérieur qui a été exécuté le 5 juin, sont devenus quasi quotidiens.
Le 11, Malik Akhmedilov, un journaliste de Khakikat (« Vérité », journal en langue avare) est assassiné à Makhatchkala, capitale du Daghestan.
Le 11 également, les corps de Zarema Sadoulaïeva, dirigeante d'une O.N.G. russe basée en Tchétchénie, et de son époux, Alik Djibralov, sont découverts dans le coffre d'une voiture près de Grozny, le lendemain de leur enlèvement. Officiellement pacifiée – l'opération antiterroriste en vigueur pendant près de dix ans a pris fin en avril –, la Tchétchénie, où règnent l'omerta et l'impunité, est toujours en proie à la violence.
Le 12, le ministre de la Construction de la république russe d'Ingouchie, Rouslan Amerkhanov, est abattu à bout portant dans son bureau à Magas, la capitale. Le nouveau président, nommé en 2008 par Moscou pour lutter contre la corruption endémique, avait lui-même été blessé lors d'un attentat le 22 juin.
Le 17, un attentat-suicide au camion piégé visant le quartier général de la police à Nazran, capitale historique de l'Ingouchie, fait vingt morts et cent trente-huit blessés. Le président russe Dmitri Medvedev limoge le ministre ingouche de l'Intérieur, Rouslan Maïriev, estimant que cet acte terroriste aurait pu être évité, révélant ainsi des rivalités au sein même du pouvoir à Moscou.
Le 18, cinq civils sont tués par des hommes armés en Tchétchénie.
Le 21, deux attentats-suicides provoquent la mort de quatre policiers à Grozny.
Le 25, au lendemain de la visite surprise du Premier ministre russe Vladimir Poutine à Grozny pour témoigner son soutien au président tchétchène Ramzan Kadyrov, quatre policiers sont tués et un autre grièvement blessé dans un attentat-suicide à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Le Caucase est en proie à des mouvements de rébellion islamiste et séparatiste qui prennent de l'ampleur dans le contexte de déstabilisation de la région liée notamment au deux conflits tchétchènes (1994-1996 et 1999-2004), dont les foyers d'insurrection se propagent désormais au Daghestan et à l'Ingouchie.