10-25 avril 2007
France. Polémique autour des indemnités de départ de l'ancien coprésident d'E.A.D.S., Noël Forgeard
Le 10, le conseil d'administration d'E.A.D.S. informe les actionnaires des conditions financières du départ de Noël Forgeard, ancien coprésident du groupe et président d'Airbus, qui a quitté ses fonctions en juillet 2006 à la suite de l'annonce des retards dans la réalisation du programme de l'Airbus A380. Le montant de son préavis, de ses indemnités de départ et de l'indemnité liée à une clause de non-concurrence s'élève à 8,54 millions d'euros. En mars 2006, Noël Forgeard avait par ailleurs exercé des stock-options, trois mois avant la chute du titre E.A.D.S. causée par les retards de l'A380, réalisant alors 2,5 millions d'euros de plus-value. Cette opération et d'autres, analogues, effectuées à la même époque par de hauts dirigeants d'E.A.D.S. et par les propres enfants de Noël Forgeard font l'objet, depuis novembre 2006, d'une information judiciaire pour « délit d'initié, recel de délit d'initié et diffusion d'informations fausses ou trompeuses ». Dans le contexte des difficultés éprouvées par Airbus, des voix s'élèvent pour critiquer le versement d'indemnités d'un tel montant.
Le 16, alors que la plupart des candidats à l'élection présidentielle promettent une loi sur les « parachutes dorés », Laurence Parisot, présidente du Medef, estime dans une interview que légiférer sur le sujet serait préjudiciable à l'attractivité économique de la France.
Le 18, François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, fait rebondir la polémique en impliquant le gouvernement – l'État est actionnaire d'E.A.D.S. – dans la décision du conseil d'administration du groupe de verser ses indemnités à Noël Forgeard. Le ministre de l'Économie Thierry Breton dément toute intervention de sa part.
Le 25 et les jours suivants, les arrêts de travail se multiplient sur divers sites d'Airbus à la suite de l'annonce par la direction qu'aucun intéressement ne sera versé aux salariés en 2007 et que le montant moyen de la participation annuelle sera limité à 5 euros.