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10-25 juin 2001

Algérie. Extension du mouvement de protestation contre le pouvoir

Le 10, de violentes émeutes accompagnées de destructions des édifices publics éclatent à Khenchela, dans l'Aurès, région berbérophone du sud-est du pays, à la suite d'une simple altercation entre des jeunes et un militaire. Parti de Kabylie en avril, le mouvement de contestation contre le pouvoir s'étend.

Le 14, à Alger, une manifestation de plusieurs centaines de milliers de personnes contre la répression en Kabylie, organisée par la coordination des comités de villages et de tribus de la région, dégénère en émeutes et en pillages. Quatre personnes, selon un bilan officiel, sont tuées et plusieurs centaines d'autres blessées. Il s'agit du plus important rassemblement contre le régime depuis l'indépendance. Les jours suivants, les affrontements reprennent en Kabylie ainsi que dans le sud et dans l'est du pays. Certaines voix se font entendre, dans la classe politique, pour réclamer la démission du président Bouteflika.

Le 18, le gouvernement annonce l'interdiction, « jusqu'à nouvel ordre », des manifestations dans la capitale.

Le 19, Abdelaziz Bouteflika, qui gardait le silence depuis trois semaines sur les événements qui secouent son pays, déclare qu'il n'entend pas démissionner. Il dénonce « un complot interne et externe pour casser l'unité de l'Algérie ». Le lendemain, il met implicitement en cause la responsabilité de la France dans les troubles.

Le 25, quelques dizaines de milliers de Kabyles manifestent dans le calme, à Tizi Ouzou, à l'occasion du troisième anniversaire de l'assassinat du chanteur Lounès Matoub.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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