10-25 mai 2021
Israël - Autorité palestinienne. Affrontements entre le Hamas et l’armée dans la bande de Gaza
Le 10, la commémoration de la « réunification » de Jérusalem, dont la partie orientale a été annexée par Israël en juin 1967, donne lieu à de violents affrontements entre Palestiniens et forces de l’ordre autour de l’esplanade des Mosquées. L’évacuation par la police de la mosquée Al-Aqsa fait des centaines de blessés parmi les Palestiniens et des dizaines chez les policiers. La traditionnelle marche des colons juifs à travers Jérusalem-Est est détournée. Les tensions accompagnées de violences sont en hausse depuis des semaines à Jérusalem-Est, alimentées par les menaces d’éviction de familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah, au profit de colons juifs. Ce même jour, la riposte de l’armée aux tirs de roquettes sur Jérusalem effectués par le Hamas depuis la bande de Gaza cause la mort d’au moins vingt-quatre Palestiniens.
À partir du 10, des émeutes embrasent plusieurs villes palestiniennes ou mixtes du pays.
Le 11, les tirs de roquette depuis Gaza provoquent les premières victimes israéliennes.
Le 13, alors que commencent les festivités qui marquent la fin du ramadan, le ministre de la défense Benny Gantz, qui était chef des forces armées lors de l’opération Bordure protectrice contre la bande de Gaza durant l’été 2014, adresse un message vidéo aux habitants de l’enclave, les prévenant que « si les citoyens d’Israël doivent dormir dans des abris […], alors Gaza brûlera ». L’armée masse des troupes autour de la bande de Gaza. Les bombardements de l’aviation contre ce territoire sont les plus intenses depuis l’opération de 2014.
Le 14, les émeutes en Cisjordanie provoquent les premiers morts palestiniens, victimes de tirs à balles réelles de l’armée.
Le 16, les États-Unis opposent leur veto, pour la troisième fois depuis le 10, à l’adoption d’une déclaration par le Conseil de sécurité de l’ONU appelant à l’arrêt des hostilités à Gaza.
Le 18, les Arabes israéliens et les Palestiniens répondent massivement à l’appel à la grève générale lancé par des responsables communautaires et les députés arabes israéliens, et soutenu par l’Autorité palestinienne. Il s’agit de la première initiative de ce type commune aux deux côtés de la « ligne verte » depuis la première Intifada, au tournant des années 1990.
Le 19, au cours d’un entretien téléphonique avec Benyamin Nétanyahou, le président américain Joe Biden, rompant avec l’appui traditionnel que l’administration américaine apporte à Israël, déclare s’attendre « à une désescalade significative en vue d’un cessez-le-feu ».
Le 21, Israël et le Hamas acceptent un cessez-le-feu inconditionnel. Le bilan humain des affrontements s’élève à douze morts israéliens – dont deux enfants et un soldat –, plus de deux cent cinquante morts palestiniens – dont des femmes et des enfants pour moitié, et quatre-vingts combattants – et quelque cinquante-huit mille personnes déplacées.
Le 23, les autorités israéliennes annoncent le lancement d’une campagne massive d’arrestations baptisée « Loi et ordre », destinée à « dissuader et renforcer la gouvernance » dans certaines parties du territoire. Plus de deux mille cent personnes sont arrêtées au cours du mois, principalement des Arabes israéliens.
Le 25, le secrétaire d’État américain Antony Blinken, en visite à Jérusalem, affirme le « droit » d’Israël à se défendre, tout en indiquant l’intention de son pays de « reconstruire » sa relation avec les Palestiniens. Il estime « possible de reprendre les efforts pour parvenir à une solution à deux États », revenant ainsi sur la position de l’administration Trump.