10-25 mars 1985
France. Succès de l'opposition aux élections cantonales
Les 10 et 17, les électeurs sont appelés à renouveler la moitié des conseils généraux. Ce scrutin concerne tous les départements de la métropole (Paris excepté) et d'outre-mer (sauf Saint-Pierre-et-Miquelon) ainsi que la collectivité territoriale de Mayotte. 10 220 candidats briguent 2 044 sièges. Il s'agit de la dernière consultation avant les législatives de 1986 ; ces élections permettent donc aux forces politiques de mesurer leur audience.
Le 10, le premier tour fait apparaître un écart important entre la gauche et la droite. L'opposition obtient 57,74 p. 100 des suffrages qui se subdivisent ainsi, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur : U.D.F., 17,89 p. 100 ; R.P.R., 16,55 p. 100 ; divers droite, 14,63 p. 100 ; extrême droite, 8,67 p. 100. La gauche totalise 41,44 p. 100 des voix, dont 24,58 p. 100 pour le P.S., qui confirme ainsi le « frémissement » favorable de l'opinion qu'avaient constaté certains dirigeants socialistes. Le P.C.F. obtient 12,63 p. 100 des suffrages. Le taux d'abstention, traditionnellement élevé pour ce type de scrutin, est de 33,43 p. 100, contre 31,57 p. 100 en 1982. 1 231 sièges restent en ballottage.
Le soir du 10, ayant pris connaissance de ces résultats, la direction du P.C.F., se disant contrainte par le mode de scrutin, appelle ses fédérations à conclure des accords de désistement réciproque avec le P.S., le M.R.G. et le P.S.U., bien que ceux-ci « portent la lourde responsabilité de l'enfoncement dans la crise ».
Le 13, Jean-Marie Le Pen demande le retrait des candidats du Front national dont le maintien risquerait de permettre la victoire des candidats de gauche. Malgré des situations locales confuses, les directions nationales du R.P.R. et de l'U.D.F. s'étaient refusées à tout désistement en faveur du Front national.
Le 17, le second tour des cantonales confirme la poussée de l'opposition qui gagne 381 cantons et obtient 1 350 sièges. Un seul candidat soutenu par le Front national est élu, dans le canton de Marseille. La gauche réussit à limiter son échec mais perd quand même 248 cantons.
Les 22 et 25, la désignation des présidents de conseils généraux donne à la droite la direction de 71 départements de métropole et d'outre-mer et 29 à la gauche qui en a perdu 10, mais gagné 2, la Guadeloupe et la Guyane.