10-25 septembre 1987
Iran - Irak. Tension accrue après l'échec de la mission de l'O.N.U. pour imposer un cessez-le-feu
Le 10, un communiqué irako-libyen annonce que les deux pays vont rétablir des « relations fraternelles ». Après cet important renversement d'alliances, la Syrie devient le seul allié arabe de l'Iran.
Du 11 au 15, Javier Perez de Cuellar, secrétaire général de l'O.N.U., se rend successivement à Téhéran, puis à Bagdad. Son objectif est d'obtenir une réponse définitive et sans ambiguïté à la résolution 598 votée le 20 juillet par le Conseil de sécurité. Mais les dirigeants iraniens, sans rejeter explicitement cette résolution, n'envisagent d'accepter un cessez-le-feu que lorsque l'Irak sera reconnu comme l'agresseur, tandis que Bagdad rappelle que la résolution 598 est obligatoire et qu'elle exige un cessez-le-feu immédiat. Les points de vue restent très éloignés, et le seul effet bénéfique apparent de la mission du secrétaire général de l'O.N.U. dans le Golfe est qu'une trêve des combats est respectée pendant la durée de son séjour : en particulier, les attaques de navires marchands dans le Golfe, qui avaient repris le 29 août, sont interrompues ; mais elles reprennent dès le 16.
Le 21, Ronald Reagan, ouvrant le débat général de la quarante-deuxième session de l'Assemblée des Nations unies, prononce un discours très ferme à l'égard de l'Iran, mis en demeure d'accepter la résolution 598 sous peine de sanctions. Le même jour, le pétrolier britannique Gentle Breeze est attaqué dans le Golfe par des vedettes iraniennes : un marin philippin est tué et le pétrolier endommagé. Quelques heures plus tard, au large de Bahrein, un navire iranien, l'Iran Ajr, surpris en train de mouiller des mines dans les eaux internationales du Golfe, est attaqué par des hélicoptères américains. Cinq marins iraniens sont tués.
Le 22, Ali Khamenei, chef de l'État iranien, prononce devant les Nations unies un discours virulent, interprété comme une fin de non-recevoir à l'adresse du Conseil de sécurité. À propos de l'attaque contre l'Iran Ajr, il nie que ce navire posait des mines et menace les États-Unis de représailles.
Le 23, la fermeture du bureau iranien d'achat d'armes de Londres est annoncée à la suite de l'attaque contre le pétrolier britannique Gentle Breeze. 70 p. 100 des achats d'armes iraniens à l'étranger passeraient par ce bureau.
Le 25, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité réaffirment, dans un communiqué publié à l'issue de la réunion à New York de leurs ministres des Affaires étrangères, que « l'application de la résolution 598 est la seule base d'un règlement complet, juste, honorable et durable du conflit ». Ils décident d'engager un processus de recherche de « mesures supplémentaires » pour assurer le respect de cette résolution.