10-26 août 1989
Pologne. Polémiques autour de la présence de carmélites à Auschwitz
Le 10, le cardinal Macharski, archevêque de Cracovie, annonce la suspension des travaux d'aménagement du centre judéo-chrétien qui doit se substituer, selon l'accord signé le 22 février 1987 à Genève entre juifs et catholiques, au carmel installé en août 1984 dans un bâtiment dépendant de l'ancien camp de concentration nazi d'Auschwitz. Cette décision fait suite aux incidents qui se sont produits, le 14 juillet, à la porte du carmel, entre des ouvriers polonais travaillant dans le couvent et des manifestants juifs américains protestant contre la présence des religieuses dans l'enceinte du camp, qu'elles devaient évacuer le 22 juillet aux termes de l'accord de 1987.
Le 11, le cardinal Decourtray, archevêque de Lyon, affirme que l'accord qu'il a personnellement négocié ne saurait être remis en cause.
Le 26, le cardinal Glemp, primat de Pologne, parlant à Czestochowa devant une foule de pélerins et en présence du nouveau Premier ministre polonais, prend à partie la communauté juive internationale, qu'il accuse de violer la souveraineté polonaise et de répandre des sentiments antipolonais grâce aux mass médias qu'elle contrôlerait. Les propos du primat de Pologne, qui risquent d'entretenir un antisémitisme toujours vivace dans ce pays et d'envenimer les rapports entre juifs et catholiques, sont déplorés par le quotidien de Solidarité, qui exprime sa « peine et ses regrets » que de tels mots aient été prononcés.