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10-26 février 1993

Italie. Démissions en série d'hommes politiques et d'hommes d'affaires compromis dans les scandales

Le 10, Claudio Martelli, ministre de la Justice du gouvernement du socialiste Giuliano Amato et candidat rénovateur à la succession du secrétaire général du Parti socialiste (P.S.I.) Bettino Craxi, présente sa démission. Sa décision est suscitée par l'ouverture d'une information judiciaire contre lui dans le cadre de l'opération mani pulite (mains propres), nom donné à l'enquête ouverte en février 1992 à Milan sur la corruption et le financement illicite des partis politiques, qui frappe principalement les socialistes. Le montant des détournements est estimé à 10 000 milliards de lires, soit environ 4,5 milliards de francs. Claudio Martelli sera imité le 19, pour les mêmes raisons, par Giovanni Goria, ministre des Finances, et Francesco De Lorenzo, ministre de la Santé.

Le 11, Bettino Craxi, ancien Premier ministre, lui-même impliqué dans cette enquête, remet son mandat de dirigeant du P.S.I. qu'il avait conquis en 1976. Le 19, le président du groupe socialiste à la Chambre des députés, Guisi La Ganga, démissionnera à son tour.

Le 16, Piero Borghini, maire socialiste de Milan depuis janvier 1992, présente sa démission, après l'implication de plusieurs membres de sa municipalité.

Le 21, Giuliano Amato effectue un remaniement limité qui ne parvient pas à masquer l'affaiblissement du gouvernement. Le Parlement lui renouvellera toutefois sa confiance le 25.

Le 22, l'arrestation de deux hauts dirigeants de Fiat, après l'inculpation du président de l'E.N.I., entreprise pétrolière nationale, le 13, fait chuter fortement la lire.

Le 26, l'industriel Raul Gardini, ancien patron de la Montedison, est à son tour impliqué dans une enquête judiciaire.

Le 26 également, le président Oscar Luigi Scalfaro propose un compromis pour tenter de sortir de la crise : les hommes politiques corrompus se retireraient définitivement de la vie politique, sans être condamnés, après avoir remboursé l'argent indûment acquis. En un an d'enquête sur la collusion entre hommes politiques et milieux d'affaires, la justice a effectué huit cent vingt-huit arrestations et soixante-quinze demandes de levée d'immunité parlementaire.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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