10-26 janvier 2022
Ukraine - États-Unis - Russie. Rejet par Washington des exigences de Moscou dans la crise ukrainienne
Le 10, les vice-ministres des Affaires étrangères américaine Wendy Sherman et russe Sergueï Riabkov se rencontrent à Genève, dans le cadre du dialogue bilatéral de stabilité stratégique, pour évoquer les exigences en matière de sécurité européenne que Moscou a formulées concernant la crise ukrainienne. Ils conviennent de poursuivre le dialogue, alors même que le renoncement à tout élargissement de l’OTAN vers l’est, et notamment à l’Ukraine et à la Géorgie, exigé par Moscou, est jugé irrecevable par Washington, tout comme le retrait des forces de l’OTAN déployées dans les pays ayant adhéré à l’Alliance atlantique après 1997. Depuis la fin de 2021, quelque cent mille soldats russes sont déployés à la frontière ukrainienne. Washington menace Moscou de lourdes sanctions en cas d’invasion de l’Ukraine.
Le 12, le Conseil OTAN-Russie qui se tient à Bruxelles aboutit au même rejet des demandes russes par les membres de l’Alliance atlantique. Ceux-ci ne se déclarent prêts à débattre que de la limitation des futurs déploiements de l’OTAN sur des territoires européens où ils pourraient être considérés comme menaçants par Moscou.
Le 14, plusieurs sites du gouvernement ukrainien sont la cible d’une cyberattaque massive dont Kiev rend Moscou responsable.
Le 21, le secrétaire d’État américain Antony Blinken et son homologue russe Sergueï Lavrov se rencontrent à Genève. Antony Blinken s’engage à fournir une réponse écrite aux exigences russes.
Le 24, le Pentagone annonce la mise en alerte de huit mille cinq cents hommes prêts à être déployés en Europe dans le cadre de la force de réaction rapide de l’OTAN. Le président américain Joe Biden s’entretient avec les dirigeants français, allemand, britannique et polonais, ainsi qu’avec la présidente de la Commission européenne, le président du Conseil européen et le secrétaire général de l’OTAN, pour évoquer « les préparatifs en vue d’imposer des conséquences massives et des coûts économiques sévères à la Russie » en cas d’invasion de l’Ukraine. Les Européens demeurent partagés entre partisans de la fermeté et partisans du dialogue.
Le 25, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, réunis à Berlin, défendent la relance des discussions en « format Normandie » (Ukraine, Russie, France, Allemagne) en vue d’une « désescalade » à la frontière russo-ukrainienne.
Le 26, Washington confirme dans sa réponse écrite son refus de satisfaire aux exigences de Moscou.