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10-26 juin 2012

France. Majorité absolue à l'Assemblée pour le Parti socialiste et ses alliés

Le 10, le premier tour des élections législatives, qui suivent le scrutin présidentiel d'avril-mai, est marqué par une abstention massive ainsi que par la victoire du Parti socialiste (P.S.) et de ses alliés, par le recul de l'Union pour un mouvement populaire (U.M.P.) et de l'ancienne majorité parlementaire, par la progression du Front national (F.N.) et par la perte d'audience du Front de gauche et du MoDem. La majorité présidentielle, composée du P.S., du Parti radical de gauche et des divers gauche obtient 34,4 p. 100 des voix, dont 29,35 p. 100 pour le P.S. (+ 4,62 p. 100 par rapport au premier tour des législatives de juin 2007). Europe Écologie-Les Verts (E.E.-L.V.), avec qui le P.S. a passé un accord électoral, obtient 5,46 p. 100 (+ 2,21 p. 100). Le Front de gauche recueille 6,91 p. 100 des suffrages, (+ 2,62 p. 100 par rapport au score du Parti communiste en 2007), perdant plus de 4 points par rapport au score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle. L'extrême gauche en obtient 0,98 p. 100 (— 2,43 p. 100). L'ancienne majorité parlementaire remporte 34,67 p. 100 des suffrages, dont 27,12 p. 100 pour l'U.M.P. (— 12,42 p. 100). L'extrême droite, principalement représentée par le F.N., obtient 13,79 p. 100 des voix (+ 9,11 p. 100). Le MoDem en recueille 1,77 p. 100 (— 5,84 p. 100). Le taux d'abstention (42,78 p. 100) atteint un nouveau record pour un premier tour de législatives sous la Ve République. Jean-Luc Mélenchon, qui se présentait contre Marine Le Pen, présidente du F.N., dans la circonscription d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), ne se qualifie pas pour le second tour. Six ministres, dont le premier d'entre eux Jean-Marc Ayrault, sont élus à l'issue du premier tour.

Le 11, le bureau politique de l'U.M.P. appelle au maintien de ses candidats au second tour partout où ceux-ci le peuvent et demande à ses électeurs, en cas de duel entre le F.N. et le P.S. « allié au Front de gauche », de ne voter ni pour l'un ni pour l'autre.

Le 12, la compagne du président François Hollande, Valérie Trierweiler, apporte son soutien, via son compte Twitter, au candidat socialiste dissident Olivier Falorni qui s'est présenté au premier tour et veut se maintenir au second tour contre Ségolène Royal dans la circonscription de La Rochelle (Charente-Maritime). François Hollande avait auparavant accepté de soutenir Ségolène Royal par le biais d'un court texte destiné à figurer sur la profession de foi de celle-ci.

Le 17, à l'issue du second tour des législatives, le P.S. et ses alliés obtiennent la majorité absolue à l'Assemblée nationale, avec 331 députés sur 577, dont 280 pour le seul P.S. (+ 94 par rapport à l'Assemblée élue en juin 2007) et 17 pour E.E.-L.V. (+ 13). Le Front de gauche dispose de 10 sièges (— 5 par rapport au nombre d'élus communistes en 2007). L'U.M.P. et ses alliés ont 229 députés, dont 194 pour la seule U.M.P. (— 119) – la moitié de la quarantaine de candidats de la Droite populaire, notamment, sont battus, ce qui marque l'échec de la stratégie de « droitisation » adoptée par l'ex-parti présidentiel durant la campagne électorale. Le F.N. fait son retour à l'Assemblée avec 2 élus – dont la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse); un autre candidat d'extrême droite est élu. Le MoDem n'a plus que 2 représentants (— 1). Le taux d'abstention s'établit à 44,6 p. 100. Cent cinquante-cinq femmes sont élues; elles représentent 26,9 p. 100 des députés. Les vingt-quatre ministres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault qui s'étaient portés candidats sont élus. Plusieurs personnalités sont en revanche battues: à gauche, Ségolène Royal (Charente-Maritime) et Jack Lang (Vosges); au centre, François Bayrou (Pyrénées-Atlantiques); à droite, Claude Guéant (Hauts-de-Seine), Nadine Morano (Meurthe-et-Moselle), Éric Raoult (Seine-Saint-Denis) et Michèle Alliot-Marie (Pyrénées-Atlantiques); à l'extrême droite, Marine Le Pen. La gauche l'emporte dans 8 des 11 circonscriptions des Français de l'étranger créées lors de la réforme constitutionnelle de juillet 2008. Avec cette victoire, la gauche principalement socialiste, au pouvoir à la tête de l'État, dispose de la majorité dans les deux assemblées, et contrôle la quasi-totalité des conseils régionaux et une large majorité des conseils généraux.

Le 19, Jean-Louis Borloo annonce la création d'un groupe parlementaire centriste à l'Assemblée, l'Union des démocrates et indépendants, sur l'initiative du Parti radical valoisien et du Nouveau Centre. Il en assurera la présidence.

Le 20, Christian Jacob est réélu à la présidence du groupe parlementaire U.M.P. à l'Assemblée.

Le 20 également, les députés E.E.-L.V. élisent Barbara Pompili et François de Rugy à la présidence bicéphale de leur groupe parlementaire.

Le 21, Bruno Le Roux est élu président du groupe parlementaire socialiste.

Le 25 est annoncée la création du groupe parlementaire de la Gauche démocrate et républicaine, composé des dix élus du Front de gauche et de cinq députés d'outre-mer et présidé par le communiste André Chassaigne.

Le 26, le socialiste Claude Bartolone est élu à la présidence de l'Assemblée nationale.

Le 26 également se constitue le sixième groupe parlementaire de l'Assemblée, Radical, républicain, démocrate et progressiste, principalement composé des élus du Parti radical de gauche et présidé par Roger-Gérard Schwartzenberg.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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