10-26 novembre 2015
Syrie. Projet français de « grande coalition » contre l’État islamique
Le 10, l’armée remporte une première victoire depuis le début de l’intervention russe en septembre, en brisant le siège imposé depuis janvier 2014 par l’organisation État islamique (E.I.) à l’aéroport de Koueires, à l’est d’Alep. Les résultats des opérations menées par l’armée restent toutefois très maigres.
Le 14, à Vienne (Autriche), les participants à la deuxième réunion du Groupe international de soutien à la Syrie encouragent le gouvernement et l’opposition à engager des négociations sous l’égide de l’O.N.U. en vue, notamment, de rédiger une nouvelle Constitution. La Russie et l’Iran s’opposent à toute programmation du départ du président Bachar al-Assad. Des désaccords subsistent sur la distinction entre les groupes « terroristes » et les mouvements d’opposition susceptibles de négocier avec le régime.
Le 15, en réaction aux attentats revendiqués par l’E.I. à Paris et Saint-Denis, l’aviation française conduit des raids massifs contre des installations de l’E.I. à Raqqa. Il s’agit des quatrièmes frappes de la France depuis son engagement en Syrie en septembre. Celles-ci s’intensifient les jours suivants. Une forme de coordination se met en place entre les forces américaines, russes et françaises. Dans le même temps, les frappes russes visent davantage l’E.I., à la suite de la destruction par celui-ci d’un avion de ligne russe au-dessus du Sinaï en octobre. Les sites pétroliers exploités par l’E.I. sont particulièrement visés par ces frappes.
Le 16, le président français François Hollande déclare que « notre ennemi en Syrie, c’est Daech » – acronyme arabe de l’E.I. – et lance un appel en faveur de la constitution d’une « grande et unique coalition » antidjihadiste incluant la Russie et les États-Unis. Paris infléchit ainsi ses priorités qui étaient jusqu’alors de lutter autant contre le régime de Damas, soutenu par Moscou, que contre l’E.I.
Le 20, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. adopte à l’unanimité la résolution 2249 présentée par la France, qui autorise « toutes les mesures nécessaires » pour « éliminer le sanctuaire » de l’E.I. en Irak et en Syrie, « endiguer le flux de combattants terroristes étrangers » et « empêcher et éliminer le financement du terrorisme ». Le texte n’est toutefois pas placé sous le chapitre VII de la Charte de l’O.N.U. qui autorise l’usage de la force.
Le 24, la Turquie abat un bombardier russe participant aux frappes en Syrie, qui avait pénétré dans son espace aérien.
Le 26, François Hollande, en visite à Moscou, s’accorde avec le président Vladimir Poutine sur l’augmentation des échanges d’informations, la coordination des frappes aériennes et le principe de ne pas viser les forces qui luttent contre l’E.I.