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10-26 septembre 1986

France. Mise en place de la « deuxième phase » de la politique économique

Le 10, Édouard Balladur est l'invité de l'émission d'Antenne 2 L'Heure de vérité. C'est la première fois depuis sa nomination que le ministre d'État présente au grand public les modalités d'une politique dont Jacques Chirac a déclaré, le 21 juillet, qu'elle doit mettre en place « un autre système de valeurs [...] avant la fin de l'année ». L'essentiel de l'émission est consacré au budget de 1987, à cinq jours de son examen en Conseil des ministres. Concernant la fiscalité, Édouard Balladur annonce à la fois l'extension du système de la décote aux familles à bas revenu, ce qui permettra d'exonérer complètement deux millions de contribuables, et l'abaissement du taux maximal du barème de 65 p. 100 à 58 p. 100. D'une manière générale, le montant des impôts sera réduit de 3 à 4 p. 100 pour toutes les tranches du barème en 1987 (revenus 1986). Enfin, l'impôt sur les grandes fortunes est supprimé. Édouard Balladur révèle aussi les noms des entreprises nationalisées qui seront les premières à être privatisées : Saint-Gobain, les Assurances générales de France (A.G.F.), et le groupe financier Paribas. Ce choix, sans risque, est destiné à rassurer les milieux boursiers en attirant les épargnants et à amorcer ainsi dans de bonnes conditions un processus qui doit concerner, au total, soixante-cinq entreprises.

Le 15, le projet de budget pour 1987 est adopté en Conseil des ministres. Les dépenses publiques, d'un montant de 1 054 milliards de francs, devraient, pour la première fois depuis trente ans, augmenter moins que la hausse des prix, ce qui permet de ramener le déficit prévu à 128,6 milliards (— 16,9 milliards par rapport à 1986). La défense ainsi que l'emploi et la sécurité restent des secteurs prioritaires.

Le 25, le gouvernement annonce la mise en vente auprès du public de 11 p. 100 du capital d'Elf-Aquitaine sur les 66,8 p. 100 détenus par l'État. C'est la première vente massive d'actions publiques, pour un montant total escompté de 3,3 milliards de francs. Le prix demandé est de 305 F par action, alors que la dernière cotation en Bourse était de 339 F.

Le 26, le Parti socialiste publie un communiqué s'indignant des modalités de la mise en vente et affirmant que le prix de l'action est nettement trop faible.

Cependant, avant le 14 octobre, plus de 60 millions d'actions seront demandées pour un peu plus de 10 millions offertes. Mais les « petits actionnaires » (moins de 10 actions) n'achèteront que 26 p. 100 du total, contrairement à l'espoir exprimé par Édouard Balladur de l'émergence d'un « capitalisme populaire ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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