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10-26 septembre 1989

République démocratique allemande - République fédérale d'Allemagne. Ouverture de la frontière austro-hongroise et exode des Allemands de l'Est

Le 10, la Hongrie annonce l'ouverture de sa frontière avec l'Autriche : plus de dix mille Allemands de l'Est, qui attendaient impatiemment cette décision depuis plusieurs jours dans des camps en Hongrie, franchissent aussitôt la frontière pour gagner l'Allemagne de l'Ouest, où les structures d'accueil préparées depuis le mois précédent en Bavière sont littéralement débordées. Le chancelier Helmut Kohl remercie « de tout cœur » Budapest pour sa décision humanitaire. À l'Est, la R.D.A. accuse la Hongrie de violer les traités internationaux et de porter atteinte à ses « intérêts fondamentaux », tandis que Moscou, qui délègue à Berlin-Est Egor Ligatchev, chef de file des conservateurs, juge « inhabituelle » l'initiative hongroise et critique le comportement de la R.F.A.

Le 17, le Premier ministre hongrois Miklós Németh déclare que l'ouverture de la frontière avec l'Autriche est définitive. Avant la fin du mois, près de vingt-cinq mille réfugiés le franchissent.

Le 19, la R.F.A. doit fermer son ambassade à Varsovie, devant l'afflux de candidats est-allemands à l'émigration : la R.D.A. a en effet renforcé les contrôles à sa frontière avec la Hongrie pour tenter de juguler l'exode de ses ressortissants, des jeunes pour la plupart. Un afflux encore plus important est enregistré à Prague, où les réfugiés s'installent dans les jardins de l'ambassade de R.F.A.

Le 21, le refus des autorités de Berlin-Est d'autoriser légalement le mouvement d'opposition Nouveau Forum est interprété comme un durcissement du régime à l'égard des réformateurs.

Le 25, huit mille personnes manifestent, à Leipzig, en faveur de Nouveau Forum. Par ailleurs, on apprend qu'une dizaine d'Allemands de l'Est se sont noyés en essayant de franchir à la nage le Danube, pour passer de Tchécoslovaquie en Hongrie.

Le 26, quelque deux cents réfugiés, sur les mille cinq cents qui se trouvent désormais à l'ambassade ouest-allemande à Prague, regagnent leur pays après que Berlin-Est leur eut promis l'autorisation légale d'émigrer dans les six mois. Mais d'autres réfugiés continuent de venir s'entasser dans les jardins de l'ambassade où la situation devient critique.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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