10-27 décembre 1983
Argentine. Entrée en fonctions du président Raul Alfonsín et épuration de l'armée
Le 10, le général Reynaldo Bignone remet ses pouvoirs de chef de l'État à Raul Alfonsín, président élu le 30 octobre. Des représentants de soixante-dix pays assistent aux cérémonies : sept chefs d'États latino-américains, quatre Premiers ministres européens (Pierre Mauroy, Felipe González, Bettino Craxi et Mario Soáres) ainsi que George Bush, vice-président des États-Unis.
Le 13, le président Alfonsín annonce dans une allocution radiotélévisée : « Les violations aberrantes des droits de l'homme dont se sont rendus coupables le terrorisme et ceux qui l'ont réprimé ne resteront pas impunies. »
Le 14, Raul Alfonsín désigne les chefs d'état-major des forces armées : ces nominations provoquent la mise à la retraite d'une trentaine de généraux sur quarante-neuf dans l'armée de terre et de dix-sept amiraux sur un total de vingt-cinq.
Le 27, est promulguée l'abrogation, votée par le Parlement, de l'amnistie décrétée en septembre par les militaires en vue de couvrir les excès commis dans la lutte contre la guérilla. Des poursuites sont engagées contre les anciens membres de la junte, tandis que de nombreuses exhumations de « disparus » ont lieu dans tout le pays, grâce à des témoignages ou à des dénonciations révélant l'existence de fosses communes clandestines dans les cimetières argentins.