10-27 juillet 2020
Mali. Durcissement du mouvement de contestation
Le 10, une manifestation de « désobéissance civile pacifique » organisée par l’opposition tourne à l’émeute. Mobilisés depuis juin, les opposants au régime du président Ibrahim Boubacar Keïta – dit « IBK » – accusent la Cour constitutionnelle d’avoir révisé les résultats en faveur du Rassemblement pour le Mali (RPM), au pouvoir, à l’issue des élections législatives d’avril. Les contestataires sont regroupés au sein du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), qui réunit des adeptes de l’imam rigoriste Mahmoud Dicko, d’anciens ministres, des activistes de gauche et des membres de la société civile. Les violences se poursuivent les 11 et 12, entraînant la mort de onze à vingt-trois manifestants, selon les bilans.
Le 11, le président Keïta s’adresse à la nation pour annoncer la dissolution de la Cour constitutionnelle et promettre de « trouver les solutions aux contentieux issus des élections législatives ».
Le 27, un plan de sortie de crise élaboré grâce à la médiation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est présenté. IBK charge le Premier ministre Boubou Cissé de constituer un gouvernement d’union nationale. Le plan prévoit également la démission des députés dont l’élection est contestée et leur remplacement, ainsi que la recomposition de la Cour constitutionnelle. Le M5-RFP continue de réclamer la démission du Premier ministre.