10-28 janvier 2014
Centrafricaine (République). Changement à la tête du pays
Le 10, à l'issue de deux jours de discussion dans le cadre du sommet de la Communauté économique des États d'Afrique centrale convoqué à N'Djamena par le président tchadien Idriss Déby, un communiqué annonce la démission du président de transition Michel Djotodia et du Premier ministre Nicolas Tiangaye. Le président du Conseil national de transition (C.N.T.), Alexandre-Ferdinand Nguendet, assure l'intérim de la fonction présidentielle. Michel Djotodia, chef politique de la rébellion nordiste de la Seleka, avait pris le pouvoir en mars 2013, soutenu par N'Djamena. L'échec de la transition – notamment la perte de contrôle du pouvoir sur les hommes de la Seleka – dessert à présent le Tchad, dont les soldats sont accusés de complicité avec les ex-rebelles musulmans et dont les ressortissants quittent en masse la République centrafricaine. La poursuite des troubles qui ont justifié l'intervention militaire française en décembre 2013 impose aux mille six cents hommes de l'opération Sangaris de demeurer à Bangui, les empêchant de se déployer dans le reste du pays, où la Seleka continue d'exercer son emprise.
Le 20, le C.N.T. élit la maire de Bangui Catherine Samba-Panza au poste de présidente de transition. Elle est la première femme à être désignée présidente d'un État d'Afrique francophone.
Le 20 également, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne décident l'envoi d'une force de cinq cents hommes dans le pays en soutien aux soldats français de l'opération Sangaris et aux forces africaines de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) – qui regroupe plusieurs milliers de soldats tchadiens, congolais, camerounais, gabonais, burundais et rwandais.
Le 27 est annoncée la composition du gouvernement dirigé par André Nzapayéké, un technocrate.
Le 27 également, un détachement de soldats de la Misca évacue le camp de Roux, quartier général de la Seleka dans la capitale.
Le 28, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 2134 qui confère un mandat officiel à la future force européenne en République centrafricaine et prévoit des sanctions à l'encontre des personnes qui s'opposeraient au processus de transition.