10-28 mars 1985
Soudan. Émeutes de la faim à Khartoum
Le 10, le président Nimeyri rompt avec les Frères musulmans en les accusant de comploter contre le régime. Hassan Tourabi, chef de cette organisation et conseiller du maréchal Nemeiry pour les affaires internationales, est arrêté ainsi qu'environ deux cents dirigeants ou membres de la confrérie.
Le 16, le président Nimeyri abandonne le portefeuille de la Défense qu'il assumait depuis le limogeage, en janvier 1982, du général Khalil, qui était aussi vice-président de la République. Le nouveau ministre de la Défense, le général Sewar Dahab, est aussi nommé commandant en chef de l'armée.
Le 25, à la demande du Fonds monétaire international (FMI), le président Nimeyri annonce des mesures d'austérité : en particulier, toutes les subventions aux produits de première nécessité sont supprimées, ce qui provoque une augmentation de 33 p. 100 du prix du pain et du sucre et de 75 p. 100 de celui de l'essence.
Le 27, quelques heures après le départ du maréchal Nimeyri pour les États-Unis, et à nouveau le 28, des émeutes éclatent à Khartoum et dans sa banlieue. Les manifestants, aux cris de : « À bas le FMI ! » et « Nous avons faim », se dirigent vers le centre-ville ; la police ouvre le feu sur la foule, faisant, selon des sources diplomatiques occidentales, de cinq à huit tués. Plus de mille cinq cents manifestants sont arrêtés. Le parti unique, l'Union socialiste soudanaise, accuse les Frères musulmans d'avoir fomenté les troubles.