10-29 août 1992
Afghanistan. Nouvel échec du Hezb-i-Islami dans sa tentative de conquérir Kaboul
Le 10, les bombardements de l'artillerie du Hezb-i-Islami sur Kaboul et son aéroport, qui se sont intensifiés au début du mois, atteignent une violence meurtrière jamais enregistrée depuis le début de la guerre en 1978. Le parti fondamentaliste de Gulbuddin Hekmatyar, qui tente une seconde fois de conquérir la capitale après son échec d'avril, réclame officiellement le départ de Kaboul de la milice ouzbek du général Rashid Dostom. Autrefois au service du président prosoviétique Mohamed Najibullah, celle-ci constitue aujourd'hui le fer de lance des troupes du général tadjik Ahmed Shah Massoud, ministre de la Défense et homme fort du nouveau régime. Les combats entre factions rivales, qui ont déjà fait quatre mille morts depuis la chute du régime du président Najibullah en avril, font de nombreuses nouvelles victimes.
Le 15, les forces gouvernementales affirment avoir repoussé l'offensive de la milice fondamentaliste.
Le 16, le président intérimaire Burhanuddin Rabbani limoge le Premier ministre Abdoul Sabour Farid, représentant du Hezb-i-Islami au sein du gouvernement. Ce geste officialise la rupture entre les Tadjiks du Jamiat-i-Islami au pouvoir et les Pashtouns du Hezb-i-Islami, principales factions de la résistance anticommuniste.
Le 29, alors que la plupart des diplomates ont été évacués de Kaboul, le gouvernement et le Hezb-i-Islami concluent un cessez-le-feu qui prévoit la mise sur pied d'une force de cinq mille à sept mille hommes pour maintenir l'ordre dans la capitale.