10-29 avril 1998
Royaume-Uni. Conclusion d'un accord de paix en Irlande du Nord
Le 10, sous la pression des Premiers ministres britannique et irlandais, Tony Blair et Bertie Ahern, et du président américain Bill Clinton, les participants unionistes et nationalistes aux négociations de paix sur l'Irlande du Nord, réunis depuis septembre 1997 à Belfast sous la direction du médiateur américain George Mitchell, parviennent à un accord. Celui-ci lie le sort de l'Irlande du Nord au vote de ses habitants. La situation d'union avec la Grande-Bretagne est reconnue, ainsi que la possibilité de rattachement à la république d'Irlande – les deux pays devront modifier leur Constitution. L'accord prévoit la création de trois institutions : une assemblée locale élue de 108 membres exercera les pouvoirs législatif et exécutif et nommera un Premier ministre ; un conseil Nord-Sud composé de ministres d'Irlande du Nord et de la république d'Irlande traitera des domaines concernant les deux parties de l'île et fera des propositions aux Parlements de Belfast et de Dublin ; un « conseil irlando-britannique » au rôle consultatif se réunira deux fois par an pour développer la coopération entre les régions autonomes du Royaume-Uni – Écosse, Irlande du Nord, pays de Galles. Le texte garantit les droits civils et religieux des deux communautés. Il prévoit le désarmement des organisations paramilitaires dans les deux ans et une procédure de libération de leurs membres emprisonnés. La police d'Irlande du Nord sera réformée et les effectifs de l'armée britannique sur place seront réduits. L'accord doit être soumis à référendum en mai. Il met fin à trente ans d'une guerre civile dont le bilan dépasse trois mille morts. Tony Blair reçoit le soutien de l'opposition conservatrice, qui représente mieux que les travaillistes les protestants d'Irlande du Nord.
Le 18, le Parti unioniste d'Ulster de David Trimble, principale formation protestante de la province, entérine l'accord du 10.
Le 29, l'Armée républicaine irlandaise juge l'accord « significatif », mais insuffisant en vue d'un règlement durable. Tout en soutenant les efforts de paix du Sinn Fein, elle exclut toute « démobilisation ».