10-29 juin 2014
Irak. Établissement d'un califat par l'État islamique en Irak et au Levant
Le 10, les combattants djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (E.I.I.L.), également actifs en Syrie voisine, s'emparent de Mossoul, chef-lieu de la province de Ninive et deuxième ville irakienne, située dans le nord du pays, qu'ils assiégeaient depuis le 6. Ils mettent la main sur un trésor de plusieurs centaines de millions de dollars. Depuis la conquête de Fallouja en janvier, l'E.I.I.L. étend son emprise sur les trois provinces sunnites de l'ouest du pays, Ninive, Al-Anbar et Salaheddine, qui s'insurgent contre le gouvernement chiite de Nouri al-Maliki, jugé sectaire. Tandis que l'armée irakienne se retire sans combattre devant un ennemi pourtant dix fois inférieur en nombre, la province autonome du Kurdistan, dans le nord-est du pays, place ses forces en alerte.
Le 11, les peshmergas kurdes occupent la ville pétrolière de Kirkouk, proche du Kurdistan, tandis que l'E.I.I.L. s'empare de Tikrit, chef-lieu de la province de Salaheddine, située à 160 kilomètres au nord de Bagdad.
Le 12, le président américain Barack Obama tout comme le président chiite iranien Hassan Rohani s'engagent à soutenir les autorités de Bagdad face à la menace de l'E.I.I.L.
Le 13, le grand ayatollah chiite Ali Sistani sort du silence dans lequel il se murait depuis plusieurs années et exhorte les Irakiens à s'enrôler dans les forces de sécurité pour défendre « le pays, le peuple et les lieux saints ».
Le 14, l'armée entame une contre-offensive grâce à la mobilisation de milliers de volontaires.
Le 19, Barack Obama annonce sa décision d'envoyer quelque trois cents conseillers militaires pour « entraîner, assister et soutenir » l'armée irakienne, dans le cadre de la lutte antiterroriste. Il se dit prêt à entreprendre une « action militaire précise et ciblée » contre l'E.I.I.L., à l'aide de drones. Les États-Unis ont été militairement présents en Irak de 2003 à 2011.
Le 21, l'E.I.I.L. s'empare d'Al-Qaïm, poste frontière avec la Syrie sur la route reliant Bagdad à Alep. Le 25, les djihadistes conquièrent la ville syrienne de Boukamal, de l'autre côté de la frontière.
Le 29, premier jour du ramadan, l'E.I.I.L., rebaptisé « État islamique », annonce l'établissement d'un « califat » dans les régions conquises en Irak et en Syrie et désigne son chef Abou Bakr al-Baghdadi « calife », c'est-à-dire « chef des musulmans » partout dans le monde.