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10-29 juin 2020

France. Condamnation des époux Fillon

Le 10, l’ancienne procureure du parquet national financier (PNF) Éliane Houlette, s’exprimant devant la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale sur l’indépendance du pouvoir judiciaire, dénonce les « pressions » exercées par sa supérieure hiérarchique, la procureure générale de Paris Catherine Champrenault – directement rattachée à la Chancellerie –, au moment où la justice était saisie de l’affaire Fillon, lors de la campagne électorale de 2017. Elle évoque des demandes d’ouverture rapide d’une information judiciaire sur les soupçons d’emplois fictifs visant l’épouse de François Fillon, alors candidat à l’élection présidentielle. L’opposition de droite dénonce une « instrumentalisation » de la procédure judiciaire. Le 18, Éliane Houlette précise qu’elle n’a « subi aucune pression politique », et que l’intervention du parquet général « concernait uniquement un choix procédural ».

Le 29, le tribunal correctionnel de Paris estime injustifiés les quelque 613 000 euros reçus par Penelope Fillon comme assistante parlementaire de son mari ou du suppléant de celui-ci de 1998 à 2007 et en 2012-2013, ainsi que les quelque 79 000 euros reçus comme conseillère littéraire de La Revue des Deux Mondes en 2012-2013. Il juge tout aussi fictifs les emplois d’assistants parlementaires occupés en 2005-2007, pour plus de 46 000 euros, par les enfants du couple – qui n’étaient pas renvoyés devant le tribunal. Il désigne François Fillon comme l’instigateur de ces délits et le condamne à cinq ans de prison dont trois avec sursis et dix ans d’inéligibilité, pour détournement de fonds publics et complicité de ce délit, ainsi que pour complicité d’abus de biens sociaux. Penelope Fillon est condamnée à trois ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour complicité ou recel des mêmes délits. Marc Joulaud, suppléant de François Fillon, est condamné à deux ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité. Les époux sont condamnés chacun à une amende de 375 000 euros. Les trois prévenus sont en outre condamnés à rembourser solidairement à l’Assemblée nationale la somme de 1 054 000 euros de salaires et charges indûment perçue. Ils font immédiatement appel de leur condamnation.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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