10-30 janvier 2013
Mali - France. Intervention militaire française au Mali
Le 10, les groupes islamistes armés qui ont pris, en avril 2012, le contrôle du nord du pays avec les rebelles touaregs opèrent une concentration de leurs forces et s'emparent de la ville de Konna, considérée comme la porte d'entrée vers le sud du pays. L'offensive est menée par les groupes islamistes d'Ansar Eddine et du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest, liés à Al-Qaida au Maghreb islamique. Le président par intérim Dioncounda Traoré adresse une lettre au président français François Hollande pour lui demander une aide militaire.
Le 11, François Hollande confirme l'engagement des forces françaises au Mali en soutien à l'armée malienne pour repousser les « éléments terroristes ». Il affirme qu'« il en va de l'existence même d'un État ami » et que cette opération, baptisée Serval, « durera le temps nécessaire ».
Le 11 également, l'intervention des forces aériennes françaises stoppe l'avancée des islamistes vers Mopti. Un pilote d'hélicoptère français est tué.
Le 13 et les jours suivants, les avions français bombardent des positions stratégiques sur les villes du Nord, contrôlées par les islamistes, après que l'Algérie a autorisé le survol de son territoire. L'Algérie annoncera, le lendemain, la fermeture de sa frontière terrestre avec le Mali.
Le 14, les islamistes s'emparent de Diabali, ville située à 350 kilomètres de Bamako.
Le 14 également, les États-Unis et le Royaume-Uni annoncent l'envoi d'une aide logistique à l'intervention militaire française.
Le 14 enfin, la France reçoit le soutien unanime du Conseil de sécurité de l'O.N.U. à son opération militaire.
Le 17, les premiers soldats africains de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), prévue par la résolution 2085 adoptée par le Conseil de sécurité de l'O.N.U. en décembre 2012, arrivent à Bamako. Cette force d'intervention formée par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest devrait prendre, à terme, le relais de l'armée française.
Le 17 également, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne appuient l'intervention de la France, mais sans décider d'apporter un soutien militaire.
Le 18, les forces maliennes et françaises entrent dans la deuxième phase de l'intervention militaire en commençant les opérations terrestres. Ils reprennent la ville de Konna.
Le 21, les forces franco-maliennes reprennent Diabali, évacuée par les islamistes.
Le 24, un des groupes d'Ansar Eddine, qui dit occuper la région de Kidal et s'appeler Mouvement islamique de l'Azawad, se sépare d'Ansar Eddine en déclarant « rejeter toute forme d'extrémisme et de terrorisme » et appelant à une « solution pacifique » de la crise malienne.
Le 26, les forces franco-maliennes reprennent Gao à l'issue de quelques échanges de tirs.
Le 28, les militaires pénètrent sans combattre dans Tombouctou, évacuée par les islamistes. Les Touaregs résidant dans les villes libérées sont victimes de représailles de la part des soldats maliens, tandis que le Mouvement national de libération de l'Azawad, à l'origine de la conquête du nord du pays en mars 2012 mais, depuis lors, chassé par les islamistes, se dit prêt à collaborer avec l'armée française et à négocier avec les autorités de Bamako une solution politique au conflit.
Le 28 également, l'état-major français annonce avoir déployé trois mille cinq cents soldats au Mali.
Le 29, le Parlement malien adopte à l’unanimité une feuille de route présentée par le gouvernement qui prévoit la transition politique avec l’organisation d’élections d’ici à la fin de juillet et l’ouverture de négociations avec les représentants légitimes des populations du nord du pays et les groupes armés non terroristes reconnaissant l’intégrité territoriale du Mali.
Le 30, les forces franco-maliennes prennent le contrôle de l'aéroport de Kidal.