10-30 novembre 1981
France. Mécontentement patronal et politique économique
Alors que le cap des deux millions de chômeurs est franchi au début du mois, Pierre Mauroy poursuit son tour de France de l'emploi, et rencontre dans plusieurs villes les représentants du patronat, essayant de les persuader d'investir et d'embaucher.
Le 16, le conseil exécutif du C.N.P.F. désigne Yvon Gattaz comme successeur de François Ceyrac. Ce dernier juge, dans une interview au Quotidien de Paris, que la situation est « beaucoup plus grave que celle de 1936 ». Le 16, René Bernasconi, président de la confédération générale des P.M.E., déclare : « Nous ne croyons plus au dialogue. »
Le 20, au cours du débat budgétaire à l'Assemblée nationale, Laurent Fabius, ministre du Budget, demande aux chefs d'entreprise d'agir pour que la reprise s'amplifie. Mais le gouvernement s'interroge sur le rythme à adopter dans sa politique de changement social. Tandis que, le 29, Jacques Delors, ministre de l'Économie et des Finances, souhaite « une pause dans l'annonce des réformes », le Premier ministre déclare, le 30, que les réformes et le changement seront menés « de manière permanente et continue ».