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10-31 décembre 2019

Algérie. Élection d’Abdelmadjid Tebboune à la présidence

Le 10, le tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger, condamne les anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia à respectivement douze et quinze ans de prison, pour des malversations dans le secteur de l’industrie automobile. Trois anciens ministres, une ancienne préfète et quatre hommes d’affaires, dont l’ancien président du Forum des chefs d’entreprise Ali Haddad, sont également condamnés à des peines de prison.

Le 12 se déroule l’élection présidentielle rejetée par les opposants au « système », qui manifestent en masse contre le scrutin. L’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, réputé proche du chef d’état-major et homme fort du pays Ahmed Gaïd Salah, est élu dès le premier tour avec 58,1 p. 100 des suffrages. L’ancien ministre Abdelkader Bengrina, membre de la mouvance islamiste, obtient 17,4 p. 100 des voix. L’ancien chef du gouvernement Ali Benflis arrive en troisième position avec 10,6 p. 100 des suffrages. Le taux de participation – contesté par les protestataires – est de 39,9 p. 100.

Le 13, d’importantes manifestations d’hostilité accueillent à travers le pays l’annonce des résultats.

Prestation de serment en Algérie, 2019 - crédits : Farouk Batiche/ picture alliance/ Getty Images

Prestation de serment en Algérie, 2019

Le 19, Abdelmadjid Tebboune prête serment, déclarant vouloir « tendre la main au Hirak » (le mouvement de contestation).

Le 23 est annoncée la mort du général Ahmed Gaïd Salah, victime d’une crise cardiaque. Celui-ci avait obtenu la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril et organisé le scrutin présidentiel. Le président Tebboune nomme le général Saïd Chengriha au poste de chef d’état-major par intérim. Celui-ci est le premier titulaire du poste à n’avoir pas fait partie de l’Armée de libération nationale qui a conduit la guerre d’indépendance.

Le 27, les manifestants, moins nombreux que lors des précédents vendredis, honorent la mémoire du militant révolutionnaire Abane Ramdane, assassiné en décembre 1957 par le Front de libération nationale pour avoir défendu la primauté du politique sur le militaire.

Le 28, Abdelmadjid Tebboune nomme Premier ministre l’universitaire Abdelaziz Djerad, qui appelle au « recouvrement de la confiance en notre société ». Celui-ci n’a pas de lien direct avec le clan de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Le 31, Issad Rebrab, dirigeant du premier groupe privé du pays, Cevital, qui avait été arrêté en avril, est condamné à dix-huit mois de prison, dont six mois ferme, peine assortie d’une amende de près de 1,4 milliard de dinars – environ 10 millions d’euros – pour des malversations financières. Il sera libéré le lendemain.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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