10-31 mai 1985
Proche-Orient. Accord des États-Unis pour des discussions américano-jordano-palestiniennes
Du 10 au 13, George Shultz, secrétaire d'État américain, se rend successivement à Jérusalem, au Caire et à Amman. Washington semble désormais envisager favorablement la possibilité d'un « dialogue préliminaire » américano-jordano-palestinien et, tant en Israël qu'en Égypte et en Jordanie, les discussions portent sur la composition de la délégation jordano-palestinienne susceptible d'engager des pourparlers, Jérusalem refusant toute idée de dialogue avec des « membres d'une organisation liée par la charte palestinienne », laquelle prône la destruction de l'État juif.
Du 28 au 31, le roi Hussein de Jordanie effectue une visite officielle aux États-Unis. Il propose au président Reagan un plan de règlement de la question du Proche-Orient : une « discussion exploratoire » entre les États-Unis et une délégation jordano-palestinienne serait suivie de l'acceptation par l'O.L.P. des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l'O.N.U., qui impliquent la reconnaissance de l'État israélien ; en contrepartie, les États-Unis reconnaîtraient le « droit à l'autodétermination » des Palestiniens ; une conférence internationale serait organisée réunissant les cinq États membres du Conseil de sécurité et les parties directement concernées. Pour le roi Hussein, cette conférence servirait de « parapluie international » pour aboutir à des négociations directes entre Israël et une délégation jordano-palestinienne. George Shultz estime que la visite du roi Hussein a permis des progrès vers l'ouverture de discussions entre les États-Unis et une délégation jordano-palestinienne. Pour le reste du plan jordanien, des « divergences » persistent entre Amman et Washington, qui reste en particulier hostile à la tenue d'une conférence internationale, à laquelle Moscou participerait ; mais George Shultz se déclare disposé à « réfléchir » au cadre qui pourrait fournir le « soutien international » recherché par Amman.