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10-31 octobre 1988

Tchécoslovaquie. Remaniement gouvernemental et sévère répression d'une manifestation de l'opposition

Le 10, Lubomir Strougal quitte à la fois ses fonctions de Premier ministre et de membre du présidium (bureau politique) du parti (P.C.T.). Ce départ, après dix-huit ans de pouvoir, est dû à l'opposition entre ses orientations réformatrices et celles, plus orthodoxes, de Milos Jakes, secrétaire général du P.C.T. depuis décembre 1987.

Le 11, Ladislas Adamec, soixante-deux ans, membre du présidium et ami personnel de Milos Jakes, succède à Lubomir Strougal. Le gouvernement, qui a démissionné dans son ensemble, est profondément remanié : les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur, en particulier, sont remplacés. Complété par cinq nominations au présidium, qui passe de douze à quinze membres, ce remaniement renforce la position de Milos Jakes.

Le 20, le conseil municipal de Prague interdit toute manifestation dans le centre de la ville, afin de tenter de contrer l'initiative de cinq mouvements d'opposition, qui ont appelé à manifester, le 28, au lendemain de la célébration officielle du soixante-dixième anniversaire de la fondation de la République tchécoslovaque. Les jours suivants, les forces de l'ordre quadrillent la ville, tandis qu'une centaine d'opposants sont arrêtés préventivement, d'autres préférant se cacher pour éviter l'interpellation.

Le 28, au lendemain d'une célébration officielle sans éclat, plusieurs milliers de personnes se réunissent dans le centre de la ville et sont brutalement dispersées par les policiers. Quatre-vingt-sept manifestants sont arrêtés.

Le 31, la plupart des opposants arrêtés préventivement sont libérés, tandis que, au terme d'une garde à vue prolongée, plusieurs manifestants interpellés sont inculpés.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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