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10 juin-9 juillet 1987

Corée du Sud. Démocratisation du régime après de violentes manifestations

Le 10, une convention du Parti pour la justice et la démocratie (P.J.D.), au pouvoir, désigne officiellement l'ancien général Roh Tae Woo, son président, comme candidat à la succession du chef de l'État Chun Doo Hwan. Depuis que le président Chun avait, le 13 avril, rompu les pourparlers avec l'opposition sur la réforme de la Constitution, une certaine agitation régnait, surtout dans les universités. La désignation de Roh Tae Woo accroît considérablement la tension : des manifestations, suivies de très violents affrontements avec les forces de l'ordre, se multiplient dans plusieurs villes du pays.

Le 26, la campagne contre le régime menée par l'opposition culmine lors de « marches de la paix » organisées à Séoul et dans trente-six autres villes. Elles rassemblent des centaines de milliers de personnes et sont souvent suivies de véritables batailles rangées s'engageant entre la police et de jeunes manifestants, en particulier à Séoul.

Le 29, Roh Tae Woo annonce qu'il accepte une libéralisation du système politique : dans un manifeste approuvé par le P.J.D., il propose une élection présidentielle directe en 1988 après une révision de la Constitution permettant de garantir les libertés et les droits de l'homme. Il demande aussi la libération de tous les prisonniers politiques.

Le 1er juillet, le président Chun approuve, au cours d'une allocution télévisée, l'ensemble de ce programme de réformes, dont l'annonce a suscité l'enthousiasme de la population. Cette nouvelle volonté de démocratisation affichée par le pouvoir, à la surprise générale, est rapidement suivie d'effet puisque près de cinq cents prisonniers politiques seront libérés entre le 6 et le 8 juillet et qu'une amnistie générale, décrétée le 9 juillet, permettra à deux mille trois cent trente-cinq opposants de recouvrer leurs droits civiques.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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