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10 septembre-5 octobre 1994

Burundi. Accord politique entre la majorité et l'opposition

Le 10, au terme de près de deux mois et demi de négociations, la majorité présidentielle hutu, représentée par le Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), et l'opposition tutsi, conduite par l'ancien parti unique Unité pour le progrès national, concluent une convention de gouvernement qui prévoit l'attribution de 45 p. 100 des postes ministériels à l'opposition, dont celui de Premier ministre. Depuis le mois d'avril où le président Cyprien Ntaryamira, hutu, avait été tué avec son homologue rwandais Juvénal Habyarimana, les discussions sur le partage du pouvoir et la désignation du nouveau chef de l'État se sont accompagnées de violences ethniques, sans commune mesure toutefois avec celles qui sont survenues au Rwanda voisin.

Les 13 et 14, des combats opposent, à Bujumbura, l'armée, à majorité tutsi, à des extrémistes hutu hostiles à l'accord du 10.

Le 30, l'Assemblée nationale élit à la tête de l'État son président, Sylvestre Ntibantunganya, Hutu et membre du Frodebu, qui assurait l'intérim depuis avril. La majorité et l'opposition s'étaient entendues, le 17, sur ce mode de désignation du président, en raison de l'impossibilité d'organiser une élection au suffrage universel.

Le 3 octobre, le nouveau président reconduit dans ses fonctions le Premier ministre tutsi Anatole Kanyenkiko, qui forme un gouvernement de coalition le 5.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 13 janvier-7 février 1994 Burundi. Élection de Cyprien Ntaryamira à la présidence

    Le 13, l'Assemblée nationale élit à la quasi-unanimité Cyprien Ntaryamira, ministre de l'ancien président Melchior Ndadaye, aux fonctions de chef de l'État. Cyprien Ntaryamira appartient à l'éthnie majoritaire hutu, comme Melchior Ndadaye, tué lors de la tentative de coup d'État d'octobre 1993 qui avait...

  • 21-27 octobre 1993 Burundi. Mort du président Melchior Ndadaye lors d'une tentative de coup d'État

    Le 21, des unités de l'armée (essentiellement composée de Tutsi appartenant à l'ethnie minoritaire, mais traditionnellement détentrice du pouvoir) s'emparent du palais présidentiel. Premier président issu de l'ethnie hutu (85 p. 100 de la population), Melchior Ndadaye, élu en juin, est tué. Le coup d'État...

  • 1er-29 juin 1993 Burundi. Alternance ethnique à la tête de l'État

    Le 1er, Melchior Ndadaye, candidat du Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), formation hutu, remporte l'élection présidentielle avec 64,79 p. 100 des suffrages, contre 32,47 p. 100 pour le président sortant Pierre Buyoya, qui avait pris le pouvoir en septembre 1987 à la faveur d'un coup d'État,...

  • 14-22 août 1988 Burundi. Massacres entre Tutsi et Hutu

    À partir du 14, de graves troubles ethniques opposent dans les provinces du nord du pays les Hutu d'origine bantoue, majoritaires (85 p. 100 de la population), aux Tutsi d'origine nilotique, minoritaires (14 p. 100), mais détenteurs du pouvoir à Bujumbura. L'armée, composée essentiellement de Tutsi,...

  • 3-6 septembre 1987 Burundi. Coup d'État militaire

    Le 3, alors qu'il assiste à Québec au sommet de la francophonie, le colonel Jean-Baptiste Bagaza, qui avait pris le pouvoir en novembre 1976, est renversé par le major Pierre Buyoya, membre comme lui de l'ethnie minoritaire tutsi, et originaire du sud du pays. Le colonel Bagaza quitte immédiatement Québec,...

  • 18 novembre 1981 Burundi. Adoption d'une nouvelle Constitution

    Pour la première fois en seize ans, la population est appelée à approuver une nouvelle constitution. Le président Jean-Baptiste Bagaza cherche ainsi à démocratiser le régime. Le nouveau texte constitutionnel adopté prévoit l'élection du président au suffrage universel direct, tandis que le parti unique,...